Mais oui, il est grand temps de prendre soin de ta joie, comme on prend soin d’un nouveau-né.
Marie exulte, la totalité de son être, corps, esprit, âme, est saisi de joie et cette joie, elle la laisse l’envahir sans réserve. C’est la joie de l’Incarnation, celle de la venue d’un homme, totalement homme, et Dieu, totalement Dieu.
Alors il faut en prendre soin, de cette joie : quatre jours avant Noël, arrête-toi, arrête-toi pour écouter au plus profond de toi, qui que tu sois, quoi que tu fasses, quoi que tu vives, mets un peu de distance avec les événements d’aujourd’hui, la lumière tapageuse ou la grisaille qui t’entourent, pour l’écouter, cette joie et, sans scrupule, en prendre soin. C’est un léger tintement, une infime semence, comme un grain de sénevé, mais là, bien là, c’est la joie de ton Sauveur à naître chez toi.
Prends soin de ta joie ! Écarte tout ce qui la cache, découvre-la, car elle est bien en toi, elle demande que tu prennes soin d’elle pour pouvoir grandir. Joie d’une naissance, intime ; pour chacun elle a sa forme particulière, unique, on ne l’achète pas au marché de Noël. C’est Dieu qui se penche vers toi et te dit : « Pour toi je suis devenu ton enfant. »...
Prends soin de ta joie, elle te parle d’une espérance pour toi, préparée pour toi depuis des âges. Prends soin de ta joie, c’est ton cadeau de Dieu pour ce Noël. Dans trois jours tu la nommeras : Jésus !
Sœur Dominique
Prieure du monastère des moniales dominicaines de Taulignan dans la Drôme
(source : La Vie)