[Critique] Aquaman

Par Wolvy128 @Wolvy128

Introduit l’année dernière dans le DCEU (DC Extended Universe) via Justice League, Arthur Curry – alias Aquaman – a droit cette année à son film solo. Réalisé par James Wan (Saw, Conjuring, Fast & Furious 7), celui-ci raconte les origines du super-héros, à savoir l’histoire d’un homme ordinaire destiné à devenir le roi des mers. Outre Jason Momoa dans la peau du guerrier aquatique, on retrouve également au casting Amber Heard, Nicole Kidman, Patrick Wilson, Willem Dafoe et Dolph Lundgren.

A l’instar des dernières productions DC (à l’exception de Wonder Woman), Aquaman déçoit fortement sur le plan scénaristique, se montrant incapable d’offrir à son super-héros un récit un tant soit peu consistant. Non seulement la trame générale de l’histoire est d’une platitude absolue, mais elle accumule également avec une facilité déconcertante de nombreuses ficelles et invraisemblances. Au-delà de l’extrême pauvreté des enjeux, on regrettera surtout l’écriture médiocre des personnages et le niveau affligeant des dialogues. Sincèrement, les protagonistes manquent tellement d’épaisseur dramatique que leurs motivations sont au mieux bancales, au pire carrément inexistantes, renforçant ainsi le sentiment de chaos qui se dégage de l’évolution narrative. Tout ne semble effectivement que prétexte pour enchaîner machinalement les scènes d’action. Un défaut d’autant plus regrettable que le récit dispose pourtant d’un certain potentiel. Alors certes, il s’agit d’un blockbuster, et l’intérêt est sans doute ailleurs, mais un minimum de solidité scénaristique me semble tout de même souhaitable pour ne pas avoir l’impression d’être pris pour des spectateurs aussi stupides que les héros qu’ils regardent.

Malgré un rythme effréné, bien utile pour masquer le vide du scénario, le récit peine ainsi à captiver sur la durée. A l’exception du dernier acte, qui offre enfin au personnage, et à l’histoire, une trajectoire notable, le reste n’est finalement qu’un enchaînement de situations prétextes à de l’action et des blagues foireuses. Heureusement, l’action à elle seule suffit à rendre le film intéressant. Incroyablement généreux, le réalisateur laisse effectivement libre cours à son imagination pour composer des séquences prenantes et immersives. Et si celles-ci sont extrêmement nombreuses, elles ne lassent jamais, les styles et les environnements variant constamment. Au-delà de la course-poursuite impressionnante sur les toits de Sicile ou la rencontre musclée avec les créatures des abysses, on retiendra surtout le superbe affrontement aquatique final. Toujours sur le plan technique, on appréciera aussi la fluidité de la mise en scène de James Wan, ainsi que la richesse de certains paysages marins. En revanche, la qualité des effets spéciaux est très inégale, le rendu visuel étant tour à tour somptueux et affreux. Même son de cloche pour le casting qui, en dehors de Jason Momoa et Patrick Wilson, ne convainc pas spécialement.

A l’instar de la plupart des dernières productions DC, Aquaman est donc un blockbuster terriblement bancal. Si le film se montre généreux et attractif en matière de scènes d’action, il peine cependant à proposer un scénario consistant. Il en découle, du coup, une œuvre inégale, offrant un moment de divertissement sympathique mais jamais mémorable.