Je l'ai fait. J'avais entendu tellement d'éloge sur BSG depuis longtemps qu'il fallait que je visionne l'épisode pilote. J'ai donc oppressé mon disque dur avec les 1.7 giga que pèse cet épisode avant d'enchaîner les 3h de pilote qui font office de minisérie dans le cas de Battlestar Galactica. Pour l'anecdote, sachez que cette minisérie écrite par Ronald D Moore s'inspire de la série de la fin des années 70 baptisée Galactica. La minisérie a donc été utilisée comme pilote en plusieurs parties pour la série actuelle Battlestar Galactica qui compte 4 saisons (et qui sera arrêtée au bout des 4 saisons, la 4ème n'étant pas intégralement diffusée sur SCI-fi), des webisodes, un téléfilm et un projet de spin off "Caprica". Bref, tout un programme pour une des séries les plus adulées par la critique actuellement.
Etant plutôt bon public et ouvert à plusieurs genres de séries, j'ai opté pour Battlestar Galactica puisque je suis en recherche de séries à suivre pour l'été. J'avoue que l'idée de départ ne me plaisait pas énormément, surtout de devoir suivre un pilote très long. Un pilote qui permet en tout cas de planter l'ambiance de la série mais qui ne laisse pas vraiment voir tout son potentiel. La série suit le format 1h aux USA (soit 42 minutes d'épisode et un peu plus d'1/4 d'heure de pub). Y a quand même une grande différence entre le format de l'épisode traditionnel et le pilote. Et c'est peut-être ça qui ressort le plus de cette minisérie: elle présente l'histoire de manière assez fermée sans qu'on puisse réellement s'imaginer la suite de la série.
Battlestar Galactica présente donc la guerre entre les Cylons, des robots créés par les humains et la race humaine. Je n'ai pas vu la série d'origine de 1978 puisque visiblement la série de 2003 n'établit pas de continuité avec la série précédante donc ce pilote permet de planter à la fois l'histoire et les personnages. Alors autant le dire tout de suite, le pilote est long. Il suit tous les codes du pilote de manière plus au moins efficace c'est-à-dire qu'on lance le développement de personnages en même temps que l'avancée des péripéties. Ca fonctionne presque intégralement. On remarquera quand même une structure plutôt soignée avec de longues séquences qui s'appuient sur un aspect particulier (la présentation du Gallactica, des différents personnages-clé, le lancement de l'attaque des Cylons, la guerre, la révélation que les Cylons peuvent aussi prendre l'apparence humaine, la volonté d'atteindre la terre...) On a des chapitres bien établis qui permettent une compréhension de l'intrigue générale. Et comme je l'ai dit, au même temps qu'on avance dans l'épisode, les scénaristes se permettent de faire plus que de présenter les personnages au point qu'on peut définir ses favoris en fin d'épisode. Le tout interprété par une distribution professionnelle.
Tiens, au niveau des personnages, ce qui frappe dès le départ c'est qu'ils ont chacun un truc qui les différencie. On ne joue absolument pas sur les stéréotypes et tant mieux puisque ce seront les éléments-clé de cette série. Le passé qui suit chaque personnage est plutôt bien présenté, on peut par exemple citer le commandant et son fils qui n'ont pas une relation facile avec la mort du frère d'Apollo dans le passé. Chaque personnage est lié à un autre et ca permet au téléspectateur de s'identifier aux différents couples de personnages. À nouveau ça fonctionne bien.
Pourtant, malgré sa bonne écriture, sa structure sophistiquée et ses personnages attachants, je n'ai pas complètement accroché au pilote de BSG. Alors je le répète j'attends surtout de voir la suite pour voir ce que la série peut faire dans le format 42 minutes. Rares sont les pilotes qui accrochent dès le départ, il faut toujours attendre que la série puisse réellement décoller et dévoiler son potentiel après les caractéristiques du pilote. Malgré sa longueur, le pilote se laisse suivre assez facilement (comme je l'ai dit, les 2h55 me rebutaient clairement alors j'ai décidé de suivre en deux séances 1h30 et 1h25 mais finalement j'ai enchainé les 3h direct ce qui est bon signe.) Bon ça laisse un sentiment assez confus après 3h non stop de SF alors qu'on n'est pas habitué du genre.
Ce que je retiens et j'attends de la suite, c'est surtout plus de rythme (ce qui ne devrait pas être compliqué vu la durée nettement plus courte des futurs épisodes et j'ai cru comprendre que l'épisode suivant bénéficiait d'un rythme très soutenu. Sinon, de continuer à creuser les personnages puisqu'ils ont chacun un potentiel dramatique élevé et de continuer à faire évoluer la mythologie des cylons qui est plutôt prenante surtout à travers le duo Baltar/number 6. Bref, tout ça prépare une suite prometteuse et définit normalement BSG comme ma deuxième série à suivre pendant l'été avec Mad Men.