Gérard Cartier nous invite à le suivre : trois à quatre poèmes de chaque recueil pour explorer son écriture et les chemins où sa mémoire, ses savoirs et son attrait pour la vie monacale nous entrainent.
Robert Desnos, Tristan et Yseult, Bougainville, Brendan, voilà quelques-uns des noms que l’on rencontre dans ses livres où pas une page ne ressemble à une autre. Ses textes dessinent des silhouettes en creux : nous ne sommes jamais seuls. Le poète lui-même n’est jamais seul, il est toujours en compagnie, ici avec Desnos pendant les derniers jours, « incapable d’écrire les mots sont perdus », là avec Bougainville, ingénieur déchiffrant les connaissances avec plus de vingt poètes et écrivains pour compagnons, ailleurs suivant Paul-Louis Rossi avec un moine aventurier en quête de Thulé. Et, dans le maquis du Vercors, avec ceux qui y étaient.
Bien sûr, quelques poèmes ne sont pas toute l’oeuvre mais ils en donnent des clés. Et l’on s’aperçoit, en y repensant, que les livres de Gérard Cartier sont liés l’un à l’autre. Bougainville est aussi dans « L’ultime Thulé » ; dans « Alecto ! », on revient à Prague, présente dans le premier recueil publié en 1978 ; et bien sûr « Le hasard », publié en 2004, n’est pas aboli par les coups de dés qu’il faut jouer dans « L’ultime Thulé ».
Le voyage ne fait que commencer. Il emprunte les routes d’Homère, des mers et des tunnels, et n’a pas de fin. Ou plutôt, elle n’est pas écrite.