Voilà, l'hiver a officiellement commencé. Les nuits sont longues et le temps maussade. Du côté de la bourse, ça s'est bien rafraîchi également. Le Dow Jones est en route pour son pire mois de décembre depuis... 1931! Bon, il faut dire que tout ceci est bien normal. Je dirais même que c'était prévisible. Quand on voit que les grandes entreprises américaines ont été cotées en moyenne, jusqu'à plus de 3.5 fois leur valeur comptable, il y avait vraiment de quoi nous mettre la puce à l'oreille. Malgré la baisse de ces derniers mois elles valent encore trois fois leur valeur comptable en moyenne, c'est dire qu'il y a encore du chemin pour qu'elles redeviennent accessibles, soit à mois de 1.8 fois leur valeur comptable en moyenne. Dit plus simplement, les grandes entreprises américaines dans leur ensemble, durant l'été dernier, étaient juste deux fois trop chères!
Pourtant, elles sont parties de tellement bas en 2009. C'est là qu'on mesure à la fois l'effet de rattrapage sur les blue-chips bradées à l'époque, la force de frappe de la Fed avec l'injection massive de liquidités et la folle fuite en avant court-termiste suite à l'élection de Trump, avec la baisse des taxes et les mesures protectionnistes.
La cigale ayant chanté tout l'été se retrouva fort dépourvue quand la bise fut venue. Les récentes corrections sur les indices américains laissent présager de bien mauvaises augures pour ces titres qui fanfaronnaient il y a peu. D'un point de vue technique, le S&P 500 dessine une figure épaule-tête-épaule, dont le support a été brisé. D'un point de vue fondamental, nous l'avons déjà dit, les valorisations sont encore extrêmes. D'un point de vue économique, les mesures protectionnistes n'ont jamais créé de richesses sur le long terme et les baisses d'impôts risquent de poser plus de problèmes sur la durée qu'elles n'ont d'effet sur une économie déjà en surchauffe. Sans parler des taux de bond du trésor US à 10 ans qui, malgré une petite correction depuis un mois, semblent se réorienter vers une tendance haussière à long terme depuis le milieu de cette année, alors qu'ils n'ont fait presque que baisser depuis 1981.
L'hiver est donc là, tout juste devant notre porte. Les animaux ont fait le plein de nourriture et hibernent, en attendant des jours meilleurs. Pour mon portefeuille, c'est pareil. Il est à 50% composé de cash, à 15% d'immobilier, le tiers restant étant réparti entre quelques blue-chips et valeurs défensives. Tout prochainement un peu d'or fera aussi certainement sa réapparition. Histoire de passer l'hiver au chaud.