Sudabeh Mortezai
Autriche
2018 / 100’ / première française / VO : AnglaisJoy est une jeune nigériane prise dans le cercle vicieux du trafic sexuel. Elle travaille dans la rue pour rembourser les dettes de son proxénète, tout en subvenant aux besoins de sa famille au Nigeria et en espérant une vie meilleure pour sa petite fille à Vienne. Joy a du mal à comprendre son rôle dans ce système impitoyable d’exploitation lorsqu’elle est chargée par son proxénète de superviser Precious, une adolescente fraîchement arrivée du Nigeria qui n’est pas prête à accepter son sort.
Le film autrichien de Sudabeh Mortezai s’ouvre sur une scène de rituel, au Nigéria, où l’on découvre une jeune fille et une sorte de marabout qui, apparemment la prépare à un voyage qu’elle va faire en Europe. Cette jeune fille arrive donc en Autriche et sera rebaptisée « Précious » et fait son entrée dans un réseau de prostitution dirigée par une femme. Elle sera supervisée par Joy une prostituée elle aussi nigériane, plus expérimentée. Tourné dans un style très documentaire, caméra à l’épaule, sans musique et succession de longues scènes dilatées à l’extrême, « Joy » détaille le mécanisme implacable d’un système dont on ne peut sortir. Achetées par une mama, ces jeunes filles qui rêvent d’une vie meilleure doivent « travailler » pour racheter leur liberté mais resteront malgré tout à la merci d’une expulsion, un retour à la case départ. Si le film est extrêmement documenté, il souffre malgré tout de quelques longueurs et d’une difficulté à porter autant d’intérêt à ces deux personnages féminins principaux.