Librement inspiré de l’affaire Josef Fritzl, psychopathe autrichien ayant séquestré sa propre fille et les enfants nés de leurs relations incestueuses, « Room » partage assez magistralement le point de vue de ce petit bonhomme qui n’a jamais connu le monde extérieur. La narration du gamin et son univers composé de « Madame-Télé », « Monsieur-Tapis » ou « Madame-Lucarne » peuvent initialement déstabiliser, mais constituent finalement la grande force de ce roman. En donnant la parole à Jack et en exploitant à merveille toute la naïveté de son regard, Emma Donoghue parvient à installer une certaine distance par rapport à l’horreur de cette captivité.
Malgré l’ambiance sombre et oppressante, la romancière canadienne propose un récit lumineux et parsemé d’innocence. Abordant des sujets forts tels que l’amour maternel et la réinsertion, elle livre un roman bouleversant, d’une grande justesse et qui s’avère de surcroît prenant du début à la fin. Un véritable tour de force !
Coup de cœur !
Room, Emma Donoghue, Stock, 400 p., 21,50€.
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