Je découvre André Maurois, qui ne s'appelait pas Maurois mais Herzog. Il fut un élève particulièrement brillant. Mais il a choisi de rejoindre l'entreprise familiale. Avant que la guerre de 14 ne l'amène à la littérature : comme dans le colonel Bramble, il est interprète pour l'armée anglaise ; il tire de son expérience un roman ; et poursuit une carrière d'écrivain.
Ce livre, qui date de 1945, est un roman sur la psychologie d'une femme de la plus haute société française, et l'histoire de cette haute société durant la période qui va d'une guerre à l'autre. Où l'on voit l'influence de la culture sur la femme, en particulier, et sur notre vie en général. Où l'on voit aussi que l'histoire aurait pu avoir un autre cours. Peut-être y a-t-il même un fond de révolte contre l'incompétence du pouvoir, et de l'armée, ici. "Pour succéder à une génération de géants montaient, des provinces françaises, des nains diserts et salaces, cependant qu'en d'autres pays s'élevaient des machiavéliens sans scrupules."
Pour autant rien n'est lourdement appuyé. Ce qui me semble très fort dans ce livre, c'est l'élégance de sa modestie.