Erevan, la ville en fuite. Une lecture difficile, répétitive, où l’on ne peut se raccrocher à grand chose. Peut-être à la maison. Mais elle n’est pas la même en été et en hiver. Peut-être aux personnages, mais Gagik, Grigor, Anna, Lili, jeunes Arméniens, et Edita, une étrangère à la recherche de la Porte du Paradis qui, pense-t-elle, se trouve à Erevan, sont aux prises avec une réalité toujours mouvante. Avec une société (police, ministre, influence russe, etc.) qui les considère avec méfiance. Avec les ancêtres, ceux à qui l'un d'entre eux reproche de les avoir mis au monde, une mère possessive. Seule la grand-mère aux longs longs cheveux quasi autonomes semble mériter un peu d’affection, même si à la fin « la maison de la grand-mère est en ruine ». L’éditeur met sur son site des éléments qui montrent les monuments, les rues, le mont Ararat, sans doute pour éviter que le lecteur se perde dans cette ville en fuite qui aboutit toujours au Mémorial du Génocide. Quoi qu’on fasse. Et les jeunes que nous essayons de suivre dans ce livre ont peut-être le désir d’un autre passé, en tout cas d’un autre présent. « Corde, tu peux toujours m’attendre ».
Ce livre n'est peut-être que le dessin animé qu'un des protagonistes essaie de réaliser.