Les vieux fourneaux, T5 : Bons pour l’asile

Par Belzaran

Titre : Les vieux fourneaux, T5 : Bons pour l’asile
Scénariste : Wilfrid Lupano
Dessinateur : Paul Cauuet
Parution : Septembre 2018


« Les vieux fourneaux » avait pris un coup avec le 4ème tome. Centré sur Sophie et non plus sur nos trois compères, cet opus se perdaient dans de multiples pistes ouvertes et non refermées à la fin de la lecture. Frustrant… Alors qu’on imaginait que cette suite, intitulée « Bons pour l’asile », allait reprendre l’histoire du précédent, c’est bien un récit indépendant qui se présente à nous. Donc, des pistes ne seront pas refermées ? Ou si peu ? Finalement, ce n’est pas si mal…

Quel événement peut rassembler nos trois amis ? Un match de rugby pardi ! Alors que ses copains montent à Paris, Pierrot se retrouve en garde à vue et incapable de les recevoir… Et c’est là qu’il rencontre une ancienne connaissance : une femme qu’il a aidé dans le temps et qui est devenu policière. Dur à avaler comme nouvelle devant ses copains anarchistes…

Un retour aux canons de la série.

Lupano reste ici dans les canons de la franchise : chaque personnage vit avec son passé. Pierrot qui fut éducateur, Mimile et sa passion du rugby et des îles océaniques, Antoine et son rôle de père. Le tout au milieu d’un joyeux bordel lié à la crise des migrants. L’aspect politique est toujours central et atteint son point d’orgue lorsque, au milieu de la crise que tout le monde vit, Mimile veut juste aller voir du rugby. « Ha oui, le rugby c’est bien aussi » lui répond on… Seule l’histoire d’Antoine paraît un peu en parallèle du reste.

 Ce cinquième tome exploite très bien les différents personnages. Après leur présentation successive sur la première trilogie, Lupano les utilise désormais avec leurs différentes caractéristiques. Le scénario est bien mené, avec des personnages toujours aussi réussis et criant de vérité, avec leurs défauts et leur caractère (souvent assez difficile !)

 Au niveau du dessin, Cauuet continue à nous enchanter. C’est une véritable référence graphique qu’il propose, mi-réaliste, mi-caricatural, avec un dessin maîtrisé, à la fois riche et très lisible. C’est parfaitement adapté à l’histoire, c’est grand public, c’est parfait ! Seules les couleurs,avec quelques dégradés malvenus, sont un peu en retrait. Mais « Les vieux fourneaux » restent une bande-dessinée dont on peut feuilleter les pages pour seulement en apprécier les dessins.

 Après un tome décevant, la série revient aux fondamentaux et c’est tant mieux. Malgré la difficulté de lier trois histoires en une, Lupano propose un ouvrage réussi porté par un dessin toujours au top de Cauuet.