Il y avait de quoi craindre que cette peinture d’un microcosme tout à fait particulier soit poseuse et un rien méprisante, comme ces discours des Molière qui débutent par « Nous, les gens du théââââtre ». Ce qui frappe au contraire, c’est la grande modestie avec laquelle Diastème dresse ces portraits, comme s’il avait lui-même soupé de l’élitisme primaire qui frappe un peu trop souvent les théâtreux. Avignon, le off, le in, les spectateurs et les techniciens, tout se mélange avec facilité et harmonie. Ne pas s’attendre à de gros rebondissements ou à une escalade dramatique : Le bruit des gens autour est d’abord une petite brise d’été, souvent légère et souvent poignante, qui n’entend pas raconter de grandes choses mais vise d’abord l’authentique, l’intime, l’humain. Aérienne et volubile, la mise en scène de Diastème tourne avec grâce autour de personnages qu’on aimerait accompagner plus longtemps encore.
Le film n’est évidemment pas parfait, et ne cherche surtout pas à l’être. On sent en fin de course que l’auteur peine à trouver comment quitter les êtres qu’il a créés et quelle conclusion donner à leurs parcours personnels. On patine légèrement, mais rien de bien grave : porté par un casting brillant (Emma de Caunes est non seulement bombesque mais également très convaincante), plein de petites révélations (ah, Frédéric Andrau), Le bruit des gens autour est une surprise extrêmement agréable, qui donne envie d’aller faire un tour du côté d’Avignon et de son agitation permanente.
7/10
(également publié sur Écran Large)