Voici le troisième album de Hen Ogledd – groupe au drôle de nom qui signifie en fait le vieux nord de l’Angleterre, c’est-à-dire qu’ils auraient pu tout aussi bien choisir The Old North… mais là, pour le coup, le côté étrange et plutôt mystérieux de leur nom gallois aurait disparu derrière un nom froid et austère, bien loin de leur univers musical.
Aussi ce nom devient-il très bien trouvé, d’autant plus si l’on regarde, par exemple, la pochette de Mogic, avec son visuel à la fois contemporain, urbain et – je trouve – enfantin quant aux vibrations qu’il véhicule. Les thématiques abordées par le groupe vont de l’intelligence artificielle aux robots en passant par la nanotechnologie (certes, ceci reste classique en 2018) mais aussi les sorcières, l’histoire médiévale, les jeux vidéos ou encore les cascades – quelle extravagance ! Avec tout cela, si vous n’êtes au moins aussi curieux que moi de découvrir le groupe…
« Sky burial » est une belle chanson pleine de sérieux et bonne humeur à la fois, alors que « Problem child » ressemble davantage à du rock version XXIe siècle, dans une ambiance assez extatique !
« Gwae reged o heddiw » et « Dyma fy robot » sont deux courts morceaux très étranges, dont il faut vite se remettre : « Tiny witch hunter » nous repose les pieds sur terre tout en continuant de nous faire voyager paisiblement, avec son refrain décidément joliment enfantin !
« Welcome to hell » me fait un peu penser à ce que doit donner un groupe punk qui répéterait dans un local dans lequel il devrait surveiller le volume sonore. Véritablement étonnant ! Le final « Etheldreda » est parfait pour résumer un album qui part littéralement dans plusieurs sens, tout en conservant une personnalité propre forte.
À mon goût, ce n’est pas un album aisé à écouter – deux ou trois morceaux nous divertissent littéralement, nous empêchant de nous imprégner facilement de l’œuvre intégrale. Dans le même temps, je suis persuadé qu’il est tout à fait impossible de l’écouter sans en ressortir avec un morceau en tête pendant le reste de la journée. Mogic s’avère donc un bel album, parfois aussi curieux que sa pochette – que je trouve très réussie.
La collaboration du batteur Will Guthrie ajoute autant à la perplexité qu’au plaisir de l’ensemble.
(in heepro.wordpress.com, le 13/12/2018)
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