On ne parle que rarement des conditions dans lesquelles on lit un livre, et surtout de l’impact que ces conditions peuvent avoir sur la qualité de notre lecture… J’ai emprunté ce roman en bibliothèque dans une version pour malvoyants (corps 20). C’est un peu gros, même pour moi. Mais voilà qui explique sans doute pourquoi je suis passée à côté de l’émotion contenue dans cette histoire, très étonnante et particulière. Il aurait peut-être fallu une écriture plus resserrée, me lover avec les personnages entre les pages de mon livre. Je ne sais pas. Dans les premières lignes, nous rencontrons tout d’abord Manushe, une « vierge jurée » qui a renoncé à sa condition de femme, très jeune, pour échapper à un mariage avec le vieux Panush. Manushe vit et s’habille comme un homme et est pour cela respectée dans ce village des Balkans où elle réside de manière paisible et routinière. Un visiteur met pourtant ce jour là le village en effervescence. Adrian est un homme à la fois attirant et mystérieux. Chaque famille a le souhait de l’accueillir chez elle. Manushe et lui passent du temps ensemble, jusqu’à ce que les secrets de chacun soient dévoilés. Le désir vient s’en mêler, ainsi que l’imprudence. Le lecteur découvre alors qui est réellement Adrian, et son histoire pleine de rebondissements et de dangers. Même si je suis restée un peu en retrait de l’émotion contenue dans ce roman, je reconnais son aspect envoûtant, par moments très poétique, voire lyrique et mystérieux. On pourrait croire même avoir affaire à un conte tant les repères sont à la fois flous et universels dans ce récit qui contient de belles images et beaucoup de violence, à l’image de notre monde actuel. Les questionnements que soulèvent les difficultés rencontrées par les femmes dans ce roman sont très modernes et je dirais qu’il met en lumière… le courage qu’il faut parfois aux femmes pour être des hommes comme les autres.
Editions Albin Michel – août 2017
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Une autre lecture chez… Nicole
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