Mulholland Drive, Sueurs Froides, John Carpenter... Dans le nouveau film de David Robert Mitchell, Under the Silver Lake, s'organise un réseau souterrain de références cinématographiques qu'on jurerait sorti tout droit d'un carnet intime d'étudiant en septième art.
Ce magma de clins d'oeil maniaquement refabriqués oriente en une direction ambitieuse : faire s'entrechoquer le vernis glamour de Los Angeles avec sa face cachée la plus sombre. Pour cela, Mitchell tisse un réseau de références désorientant, manipulant ou stimulant son spectateur, selon qu'on soit réceptif ou non à une proposition de cinéma très tranchée. Les éléments à sa disposition (musique, cinémascope, décors) tissent une rêverie riche thématiquement et parfois insaisissable, si bien qu'avec Under The Silver Lake, l'on ne sait si tout cela tient de la coquille vide ou de l'oeuvre de génie.
Complot ? Tueur en série ? Les deuxUnder The Silver Lake, bouillon de pop culture
Une chose nous paraît acquise : Mitchell saisit du doigt avec brio la cocotte minute qu'est notre époque et notre culture. La fascination morbide pour le complot, l'attachement si vain à donner à la pop culture une profondeur, la terreur maladive de la classe moyenne... Tout concourt à créer un cauchemar stimulant et déroutant, auquel Andrew Garfield donne corps avec une simplicité et une justesse désarmante.
Perturbant, trop long, très ambitieux, fascinant... Under The Silver Lake est tout ça à la fois, avec la beauté plastique et sonore d'une oeuvre destinée à marquer les esprits. Assurément une expérience qui se doit d'être vue.
Under the Silver Lake sort le 12 décembre 2018 en Blu-Ray et DVD.
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