Aujourd’hui, c’est la journée internationale de ce que seule la fRance s’entête encore à nommer « droits de l’homme » alors que partout ailleurs, on parle plus volontiers de droits humains (respect, Mesdames). En dépit donc du – encore – si nécessaire combat féministe, pas d’human rights chez nous… Je note.
Ces droits humains ne se sont jamais si mal portés à mon sens depuis fort longtemps, et pour tout dire depuis que je suis en âge de militer pour cette cause si éminemment nécessaire, toujours, partout, encore et encore, inlassablement, avec une constante régularité de tous les instants, y compris dans mon quotidien. (je l’ai d’ailleurs payé assez cher…). Ils sont d’ailleurs, entre parenthèses, la cause première de ce blog et son fil conducteur, malgré plusieurs appellations. Il suffit de prendre connaissance du premier billet fondateur de ce blog, sous l’ère sarkozyste, qui a fait tant de mal à la démocratie, à la parole politique, et au respect des droits humains en général. Ils se sont tellement dégradés qu’on en arrive à utiliser à présent l’expression « droits-de-l’hommiste » comme une insulte. C’est dire assez l’état de déliquescence morale de notre pays, je l’ai déjà écrit ailleurs. La faute en est à mon sens à une propagande de l’extrême droite plutôt efficace hélas, surtout quand elle prend soin de se réfugier sournoisement derrière l’appellation de « nouvelle droite », du côté du Grece et d’Alain de Benoist, ou de Buisson… C’est pourtant la même merde idéologique, que je récuse totalement. La preuve en est que LR et le RN n’ont jamais été si proches dans leurs positionnements respectifs et leurs éléments de langage si terriblement communs, au point que même l’initié puisse y perdre son latin quand on parle par exemple d’immigration… Le point de fusion est malheureusement proche, j’en ai l’intime conviction. Un réel danger démocratique à mes yeux. Le long travail de sape de cette droite jusqu’en ses extrêmes là a marqué des points, c’est évident, ne serait-ce que dans le lexique utilisé comme dans la propagation de leurs idées. Elles irradient jusque dans une certaine gauche, du côté de Valls et du Printemps républicain, comme l’illustre si clairement les innombrables polémiques dans lesquelles droite et extrême droite jusque dans cette pseudo-gauche vallsiste se liguent pour casser du musulman, ainsi que je l’ai maintes fois démontré exemples à l’appui, à travers ceux que je nomme affectueusement (ou pas) les « républicanistes« . Même un philosophe que j’affectionnais dans ma jeunesse n’y échappe pas hélas, en prétendant que l’immigration serait un risque pour notre pays, dont elle pourrait détruire la culture… Aberration identitaire à courte vue, là où je préfère voir quant à moi, encore et toujours, envers et contre, un enrichissement versus le rabougrissement d’un repli identitaire favorisant les mariages consanguins (à prendre au figuré, c’est une image, les bas de plafond 😉 . Aujourd’hui, le racisme est là, et ne s’est jamais si bien porté. On nous dit que l’antisémitisme est de plus en plus visible et flagrant. Je lutte de toutes mes forces contre ce fléau ancestral là, cela va de soi pour moi, depuis toujours. Le racisme envers nos amis musulmans, dopé par les vagues d’attentats terroristes djihadistes radicaux, est aussi très préoccupant. D’autant plus inquiétant qu’il est un peu trop systématique et honteusement banalisé comme bien des faits que je dénonce ici au quotidien ne cessent de le démontrer. Et comme un petit commerce de la haine tellement lucratif à court terme, et pour cette raison là si soigneusement entretenu sur nos ondes et nos médias en général, à la lumière (bien sombre en vérité) d’un Zemmour pour seul exemple ne fait que le confirmer assez tristement. Aujourd’hui, le racisme, c’est tellement tendance… quand il fait mine de se parer des vertus de l’intellectualisme de supermarché du concept à deux balles de « choc des civilisations » et d’une soi-disant « insécurité culturelle« … Le poison a gagné bien des franges de notre société, jusque dans les rangs de ces gilets jaunes dont on nous vante les vertus de rébellion sociale et sociétale, où l’extrême droite et ses obsessions ont un peu trop de visibilité à mon goût…
Les droits humains font également l’objet depuis la vague d’attentats djihadistes radicaux d’une attaque en règle sans précédents, qui a vu passer dans le droit commun les règles de l’état d’urgence et d’une loi d’exception permanents. Celle-ci a engendré un phénomène inédit de militarisation des pratiques des forces de l’ordre, avec pour conséquence la multiplication des violences policières, avec en point d’orgue récent le matraquage en règle des opposants même pacifiques et de nombreux journalistes blessés dans l’exercice de leur travail, certains visés directement par des agents du ministère de l’intérieur, ce qui est proprement inadmissible. Également scandaleux, le fait que l’on porte atteinte à la dignité de nos enfants simplement parce qu’ils ont osé participer à une manifestation par des pratiques d’humiliation collective particulièrement choquantes et inadmissibles dans un état dit de droits.
Mais en termes de politique internationale aussi, on le sait, la notion de droits humains est à géométrie bien cruellement variable, dans la tête de Macron, selon qu’on soit le Vénézuela ou l’Arabie saoudite… Cherchez où l’argent afflue et vous aurez l’explication, comme toujours avec cet ancien banquier d’affaires là. Et je ne parle même pas de l’ignoble cas des ressortissants du Soudan, à propos duquel Macron a du sang sur les mains.
Aussi, face à cette dégradation générale des droits humains dans notre pays, rendue d’autant plus inquiétante que sa plus précieuse alliée, l’extrême droite, a fait près de onze millions d’électeurs lors de la dernière élection présidentielle, et que plane sur la prochaine la menace d’un rapprochement droite/extrême droite, le temps des luttes fratricides à gauche, et notamment dans la gauche radicale, doit cesser pour permettre un rassemblement plus large sur les questions d’immigration, de défense des droits humains, de lutte pour les droits des femmes et contre le racisme. Cela implique qu’on cesse de se vouloir individuellement plus royaliste que le roi, ou plus pur et plus blanc (sic) que les autres… Aussi, je partage dans l’esprit le dernier appel à manifester du NPA dans sa globalité, en espérant que d’autres les rejoindront également, bien que je ne fasse pas partie de cette formation politique. Montrons l’exemple du rapprochement, l’ennemi étant à nos portes et plus massif que nous ne le sommes encore… Pour l’instant. Il est urgent d’agir devant la possibilité du fascisme.