"La beauté [puis-je rajouter la science ?] n'est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l'esprit qui la contemple" David Hume
Comment se fait-il que nous entrions en résonance avec des pigments de couleur collés à une toile ou à un panneau de bois, que nous appelons des tableaux, avec des blocs de pierre taillée que nous appelons des sculptures, avec l'argile, le fer ou le bronze travaillés, même quand ce qu'ils présentent n'a aucun rapport évident avec l'humain, le vivant ou même les formes naturelles qui nous entourent ?
Il ne s'agit pas simplement d'une réponse au mimétisme, comme celle d'un oiseau qui croit voir le regard d'un prédateur dans le dessin de grands yeux sur les ailes d'un papillon. Nous savons qu'un tableau et une sculpture sont des illusions. et c'est dans ces illusions, en toute connaissance de cause, que nous plongeons à la recherche d'une vérité plus profonde que la réalité. Cette vérité de l'art tient, pour une grande part, à l'existence d'une médiation, à l'existence d'une création par un être humain, d'un artiste.
extrait de Quand l'art rencontre la science, de Jean-Claude Ameisen et Yvan Brohard