Dans un décor de salle bondée de chaises empilées, un bric à brac de souvenirs, ou sur deux bancs, puis plus haut, dans une chambre capitonnée, dialoguent deux personnages. On reconnait Proust et l'on rencontre une dame âgée, qui raconte quelques souvenirs d'enfance, d'exil et d'amour familial. Une histoire de boat people. Petit à petit, la Recherche gagne toute la place, avec un focus sur le fameux temps du coucher du jeune Marcel, sur le décès de sa grand-mère, le tout bercé par les réflexions autour de la mort, du temps et des souvenirs.
Campés par Hélène Patarot et Camille de la Guillonnière, nos deux personnages échangent, partagent un thé, une promenade, puis se font écho l'un de l'autre, se parlent à travers les mots de Proust, malgré leurs histoires différentes. Et ces échos dialoguent avec les souvenirs des spectateurs, comme dans un rêve, un moment hors du temps, bercé par une douce mélancolie, quelques notes de musique, des rires, quelques larmes. La mort n'est jamais loin mais les souvenirs nous assurent que "la mort est une maladie dont on revient".