Thomas Saraceno a carte blanche au Palais de Tokyo, à Paris, et ça donne « On air » , une exposition hors du commun mi-poétique, mi-scientifique, mi-philosophique… A voir absolument jusqu’au 6 janvier.
Cet artiste contemporain fait travailler des ouvriers, comme beaucoup d’autres… Mais ces ouvriers sont des araignées. Il les collectionne chez lui, dans son atelier. Et, pour cette expo, il a installé 76 toiles d’araignées dans de grandes salles plongées dans l’obscurité (ou presque, l’éclairage étant très subtile, juste pour mettre en valeur les tissages des fils de soie de ces dames les araignées). Pas de vitre. Le visiteur circule dans le noir, entre des structures invisibles où s’accrochent ces bijoux de dentelle incroyables.
Et on va de surprise en surprise. Voici un « instrument de musique » fait de grands fils de soie d’araignées tendus à l’horizontale. Ils vibrent en fonction des mouvements des visiteurs, de leur souffle, des ventilations etc. Les vibrations sont traduites en fréquences sonores.
Et puis, voici des stylos attachés à des ballons de baudruche! Ils dessinent sur des papiers posés au sol, traçant des « aéroglyphs ». Et après, ça se complique (pour moi!): Essayer d’entendre le mouvement des particules flottantes! Ecouter les fréquences radio générées par les météorites! Constater les principes de la thermodynamique! ça devient super technique…. Thomas Saraceno mène des projets avec des chercheurs de haut niveau et aboutit à des inventions expérimentales, comme ces formes volantes mues par l’énergie solaire et le vent (vidéo superbe à voir dans l’expo). Il étudie avec passion comment habiter les airs, sans énergie fossile….(cf sa communauté « Aerocène »)