Elle favorise un ancrage territorial de la production et de la recherche sur un territoire donné grâce à des collaborations renforcées entre entreprises de toutes tailles, laboratoires publics et organismes de formation de tous niveaux, pour la mise au point de stratégies de développement communes menant à des projets pouvant conduire à la mise sur le marché de produits et services innovants, créateurs de valeur, de croissance et d’emplois.
Le Minefe et le Comité Richelieu, soucieux que les PME françaises participent effectivement de la dynamique des pôles de compétitivité, ont mené en commun une enquête destinée à apprécier leur implication.
L’intérêt des pôles pour les PME
La définition et la notion mêmes de pôles de compétitivité visent en effet une forte intégration des PME. L’un des objectifs de cette politique des pôles est aussi la croissance et l’emploi dans les PME. Les pôles de compétitivité, auxquels elles participent déjà en grand nombre, sont un point d’ancrage qui peut les tirer et les entraîner vers plus d’innovation, de croissance, et vers un meilleur positionnement à l’international, avec pour ambition de faire grandir et grossir les PME françaises et de faire émerger d’avantage d’entreprises moyennes dans ce pays.
Les PME ont beaucoup à retirer des pôles de compétitivité. Pour une PME, participer activement à un pôle, c’est l’opportunité de :
Rompre son isolement en travaillant en réseau ; Faire ses premières armes en R&D (les appuis d’Oseo sont particulièrement adaptés à cela) ; Participer à un travail collaboratif, en lien avec d’autres entreprises et des laboratoires, ouvert vers l’innovation et la R&D pour viser l’excellence, ne pas se doublonner ; Mieux s’intégrer et bénéficier de l’effet d’entraînement sur le tissu industriel local ; Bénéficier de l’effet mutualisation de la mise en commun des politiques internes et externes du pôle (dimensions autres que R&D des pôles) ; Acquérir une reconnaissance locale, voire nationale, se mettre en ordre de bataille pour l’international, …
La participation des PME aux pôles
Les PME sont très présentes dans la dynamique des pôles de compétitivité . Les plus de 5 000 PME que dénombrent aujourd’hui les pôles de compétitivité représentent environ 77 % des entreprises qui en sont membres.
Certains pôles sont quasi exclusivement constitués de PME. C’est le cas par exemple de CAP DIGITAL en Ile de France (227 PME), CANCER BIO SANTE à Toulouse (68 PME), IMAGINOVE à Lyon (123 PME sur 126 entreprises membres), COSMETIC VALLEY (100 PME sur 117), MICROTECHNIQUES en Franche-Comté (399 PME sur 406), ARVE INDUSTRIE (128 PME sur 138), FILIERE HALIEUTIQUE de Boulogne-sur-Mer (274 PME sur 302), et de nombre des autres pôles agroalimentaires (INNOVIANDES, FILIERE EQUINE, VALORIAL),… Beaucoup d’autres pôles comptent une forte population de PME, comme par exemple les PME équipementiers de premier ou second rang des pôles aéronautiques, automobiles, EMC2, etc.)
Sur la base de l’enquête menée par le Comité Richelieu, le Minefe et Oseo ciblée sur les 17 pôles mondiaux ou à vocation mondiale signataires du Pacte PME, qui apporte un éclairage complémentaire en actualisant les résultats de celle réalisée début 2006, il ressort que près de 1 400 PME françaises sont membres des pôles mondiaux ou à vocation mondiale (donnée en hausse par rapport à 2006).
En moyenne, ces PME représentent 75 % des entreprises membres des 17 pôles (donnée stable), détiennent 25 % de l’ensemble des voix (y compris celles des membres hors entreprises) des Comités de labellisation (donnée stable), participent à une très large part de projets labellisés et sont chefs de file pour de près de 30 % d’entre eux (donnée en baisse)
S’agissant du fonctionnement des pôles, perçu par les PME qui en sont membres : 50 % des PME membres des pôles mondiaux ou à vocation mondiale déclarent connaître la feuille de route stratégique de leur pôle ; 72 % déclarent ne pas avoir été consultées par la gouvernance du pôle pour son élaboration ou son actualisation ; 54 % des PME estiment que le processus de labellisation des projets par leur pôle leur est suffisamment connu ; 56 % déclarent être informées en retour des avis motivés émis par le pôle sur leur projet ; 58 % estiment que les actions d’animation menées par leur pôle ne s’adressent pas suffisamment aux PME ; 73 % pensent que les PME ne sont pas suffisamment valorisées.
Ces résultats montrent que les PME se sentent correctement informées mais encore insuffisamment associées.
Les PME dans les projets des pôles
Seuls 5 pôles ont été en mesure de fournir la part des PME dans les financements attribués aux projets. En cela les autres pôles ne respectent l’engagement pas qu’ils ont pris en signant le Pacte PME. La plupart d’entre eux ont toutefois précisé qu’ils étaient en train de se mettre à niveau pour être capables de fournir ces données dans un avenir proche.
Concernant les projets appuyés par le Fonds unique interministériel et Oseo (423 projets au total aidés à hauteur de 113 millions d’euros), et sans même prendre en compte les collectivités locales qui focalisent souvent leurs aides sur les PME de leur ressort géographique, les aides à l’innovation et à la recherche et développement dont ont bénéficié en 2006 les entreprises de moins de 2000 personnes (pouvant inclure des filiales de grandes entreprises) représentent près de 60 % des aides à l’ensemble des entreprises.
En 2006, l’ANR a en outre appuyé 177 petites entreprises partenaires de 242 projets rattachés à un pôle, pour un montant total de 22,3 M €.
Rappelons que les taux d’intervention du Fonds unique interministériel et d’Oseo-innovation tiennent compte de la taille des entreprises et de leur localisation. Le taux des subventions du fonds interministériel octroyées aux PME (au sens de leur définition communautaire) des zones de recherche et développement des pôles est de 45 % contre 30 % pour les autres entreprises. En sus de ses aides usuelles à l’innovation, Oseo accorde également une subvention de 15 % aux projets des PME zonées.
Conclusion
Ces chiffres indiquent bien que la dynamique de l’intégration des PME dans les pôles de compétitivité semble indéniablement enclenchée, même s’il reste probablement des attentes encore fortes.
Le Gouvernement portera une attention toute particulière à ce point dans le cadre des évolutions qui seront apportées suite à l’évaluation de la politique des pôles de compétitivité qui sera conduite en 2008. De son côté, le Comité Richelieu fera part au gouvernement avant la fin de l’année des attentes des PME innovantes en matière de soutien à la R&D et à l’innovation, ce qui englobera en particulier le dispositif des pôles de compétitivité.
Source: MINEFI