La dynamique de projet collaboratif amorcée par les pôles de compétitivité souligne, une fois encore, l'insuffisance de fonds propres des PME et du capital-risque français.
Les états-majors des pôles de compétitivité ont tous à coeur d'illustrer le rapprochement tripartite entre les grands comptes, les PME et le monde de la recherche, par la percée de dizaines de projets R&D labellisés.
Le forum qui s'est tenu le 9 novembre à Sophia Antipolis a permis à la direction générale des entreprises (DGE) de souligner, au delà des deux milliards d'euros déjà mobilisés incluant fonds privés et publics (423 projets soutenus par le Fonds unique interministériel et Oseo, 242 projets sélectionnés par l'Agence nationale de la recherche), l'importance à accorder à l'accompagnement des PME dans cette dynamique de collaboration. A commencer par les aspects juridiques (propriété intellectuelle, accords de confidentialité et de consortium) et fiscaux qui, dès l'émergence d'une idée de projet, doivent être pris en compte. « Pensez au Crédit Impôt-Recherche », assénait Fabrice Leroy, responsable de la mission Pôles de compétitivité au Minefe. La loi de finances 2008 prévoit en effet pour les PME une remise d'impôt de 30% jusqu'à 100 ME investis en R&D (de 50% la première année).
Plan d'action spécial PME, confrontation PME et grands comptes, projets flash à réaliser dans l'année, prospecteurs allant sur le terrain repérer les projets potentiels, mobilisation des instances professionnelles (réseaux existants de PME) : les efforts déployés par les instances dirigeant les pôles pour intensifier les contacts (et plus si affinités) entre PME et grands services de R&D sont bien réels. Pour autant, dans l'afflux de projets qui a motivé plus de 5 000 PME à rejoindre les pôles les concernant, les failles de l'organisation du tissu économique national et régional n'en sont que plus apparentes.
Ont été évoqués lors du 3ème forum des pôles organisé par la Fondation Sophia Antipolis : d'une part, l'insuffisance du positionnement à l'international de ces initiatives de collaboration R&D, qui induit, notamment, que moins d'un dossier sur sept soumis à un guichet européen (dont le programme-cadre, PCRD) décroche une subvention ; d'autre part, l'éternel constat de sous-capitalisation des PME. Certains bons projets n'ont pu être retenus lors des appels du fonds interministériel, du fait qu'ils impliquaient une mise de fonds disproportionnée par rapport aux fonds propres des PME concernées. La prise de relais - par un capital-risque dûment intéressé par cette émergence de projets - est encore loin d'être assurée.
Source: Le Monde Informatique - 12/11/2007