The possession of hannah grace (2018) ★★★★☆

Par Olivier Demangeon @critiks_moviz

Une ex-policière déchue en désintoxication accepte un travail dans la morgue de l'hôpital où elle se soigne. Un jour, un corps sévèrement mutilé lui est confié. La jeune femme assiste alors à une série de meurtres qui la conduira à affronter une entité démoniaque.

Origine du film : États-Unis
Réalisateur : Diederik Van Rooijen
Scénariste : Brian Sieve
Acteurs : Shay Mitchell, Grey Damon, Kirby Johnson, Stana Katic, Nick Thune, Jacob Ming-Trent, Max McNamara, Louis Herthum
Musique : John Frizzell
Genre : Horreur, Mystère, Thriller
Durée : 86 minutes
Date de sortie : 5 décembre 2018 (France)
Année de production : 2018
Sociétés de production : Screen Gems, Broken Road Productions
Distribué par : Sony Pictures Releasing
Titre français : L'exorcisme de Hannah Grace
Notre note : ★★★★☆

" The Possession of Hannah Grace ", ou " L'exorcisme de Hannah Grace " pour la distribution française, est un thriller d'horreur américain datant de 2018, réalisé par Diederik Van Rooijen, à qui l'on doit également " Taped " (2012). Les acteurs principaux sont Shay Mitchell, qu'on a pu voir dans " Mother's Day " (2016), Grey Damon, qu'on a pu voir dans " Percy Jackson: Sea of Monsters " (2013), et Stana Katic, qu'on a pu voir dans " Quantum of Solace " (2008).

L'histoire proposée par " The Possession of Hannah Grace " nous invite à suivre Megan Reed ( Shay Mitchell), un ancien officier de police, qui a quitté ses fonctions et sombré dans l'alcoolisme et la drogue. Cette dernière n'a pas su gérer une arrestation qui aura vu son collègue se faire descendre sous ses yeux. Aujourd'hui, elle va prendre ses nouvelles fonctions à la morgue. Elle va se retrouver face au cadavre d' Hannah Grace ( Kirby Johnson), dont le corps est très mutilé et aurait été victime d'un exorcisme qui aurait mal tourné. Rapidement, des phénomènes étranges commencent à se produire dans l'obscurité de la morgue. La nuit va être très longue...

Le scénario concocté par Brian Sieve est relativement classique. On positionne le personnage principal dans un état particulier. Une personne troublée, en proie à une dépression, à tendance alcoolique et usant de substance psycho-active. Cela permet de laisser planer le doute sur la véracité de ce qu'elle voit ou croit voir. Illusion, hallucination et vérité s'entremêlent. La photographie orchestrée par Lennert Hillege est tout aussi classique. L'essentiel de l'action se déroule dans un ensemble de couloirs et de pièces sombres, au sous-sol d'un hôpital, dans la zone réservée à la morgue. L'éclairage est faible. Les lieux sont même plongés dans le noir. Les lumières s'allumant automatiquement par détection de mouvements.

Le plaisir de ce métrage, " The Possession of Hannah Grace " vient donc de la mise en scène proposée par Diederik Van Rooijen, le réalisateur. Ce dernier joue habilement avec les éléments pré-cités. L'obscurité, la faible lumière. Le personnage principal qui travaille seul dans cet espace. Les éléments horrifiques sont pourtant familiers, mais c'est très bien construit dans un juste dosage. Ni trop, ni trop peu. Une silhouette qui se faufile en contre-champ, la porte du compartiment où se trouve le corps de la victime qui s'ouvre toute seule. Des bruits suspects, des images de vidéo-surveillance qui montrent juste une bride de ce qu'on aimerait, etc. Une tension, une atmosphère et un concept qui peut faire penser à " The Jane Doe Identity " (2016) d' André Øvredal.

C'est bien évidemment dans la dernière partie du métrage que les choses s'animent violemment. Le démon ayant repris suffisamment de force pour se déplacer à sa guise, parfois même à la manière de Spiderman, sur les murs ou au plafond. La majorité des personnages qui œuvrent dans cette histoire, passent presque tous à la trappe. De nombreux flashbacks permettent de comprendre ce qui a conduit Hannah Grace jusqu'à la morgue. La bande sonore est très intéressante, notamment lorsqu'elle vient animer les mouvements de la possédée. Reste la fin. Celle-ci est quelque peu abrupte et moyennement travaillée, tout en laissant, dans l'épilogue, la porte ouverte à une suite.

De l'ensemble de la distribution, ce sont essentiellement les deux rôles principaux féminins qui retiennent l'attention. Shay Mitchell incarne avec justesse une femme désorientée et fortement perturbée par son passé. Elle cherche à se reconstruire, et espère que ce nouveau travail va lui permettre de se relancer. L'actrice offre un personnage qui ne s'en laisse pas compter, et qui ne veut plus être une victime. Lorsqu'elle est physiquement agressée, ses réflexes de policier prennent le dessus et se défend habilement. Elle offre un bon équilibre entre ses troubles psychotiques et sa perception de la réalité. Kirby Johnson incarne avec beaucoup d'aisance et de souplesse la victime, possédée par le démon. Un rôle sans dialogue, où tout se joue avec le physique. Impressionnant !

En conclusion, " The Possession of Hannah Grace " est un très bon film d'horreur disposant d'une histoire classique, d'une intrigue familière, mais d'un développement astucieux et efficace. Le rythme est parfait, on bascule rapidement dans l'action. La photographie est basique et joue principalement sur l'obscurité afin d'instaurer une atmosphère de tension. L'édition permet d'obtenir un métrage court de 86 minutes. La distribution est dominée par les deux principaux rôles féminins. Un métrage qui ne révolutionne en rien le genre, mais qui est très bien réalisé et qui produit son effet. Les amateurs du genre devraient apprécier. À voir...