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Rhum, ti’punch et autres “ti’verres”

Publié le 10 juillet 2008 par Ciscoshow

Boire un rhum. C’est fort (de 50 à 59° d’alcool); ça pique, ça brûle, mais tout le monde en boit! 65% de la production de l’île sont consommés sur place… Pour boire un rhum, il faut d’abord respirer. L’eau-de-vie doit sentir le sucre, la canne, et pas l’alcool à brûler. Il s’agit ensuite de s’humecter les lèvres avant d’en avaler une première gorgée. Alors, posez le verre et laissez vous envahir par la chaleur de l’auguste breuvage…

A chaque heure son rhum. Il y a quelques années encore, la journée du travailleur guadeloupéen était rythmée par les verres de rhum. Elle commençait dès 5h par le décollage (rouvé zyeux), suivi par le crasé (verre d’eau plate) ou le cocoyage (eau de coco) pour éteindre le feu. A 10h, le didico accompagné d’un solide encas, suivi à 11h du ti’lagoute (petit goute). Avant le repas à midi pile, c’était l’heure du CRS (citron-rhum-sucre) le fameux ti-punch. Le repas terminé, un bon ti’5% ou ti’Sec (rhum blanc nature) faisait digérer. Dans l’après midi, le ti’pape ou l’Heure du Christ était l’occasion de jouer aux dominos dans les bistrots. Enfin, avant d’aller se coucher, la partante (ou pétépied) avant de quitter l’hôte ou le bistro. Ce découpage de la journée en coups de coude a en grande partie disparu. Seuls quelques anciens respectent encore la tradition, quasi rituel. C’est toujours le maître de maison qui le propose et le prépare. Dans les cafés et les lolos, on pose devant vous la bouteille de rhum (1L), une soucoupe avec des quartiers de citron vert, du sucre roux et une bouteille d’eau fraîche. A vous de faire votre mélange. Cette pratique traditionnelle tend à disparaître au contact des touristes, mais les bons établissements continuent de s’y conformer. Pour réaliser un ti’punch dans les règles, versez une petite cuillerée de sucre et écrasez le quartier de citron. Quand le sucre est dissous, ajoutez le rhum blanc et mélangez bien. A Marie Galante, on remplace le sucre brun par du sirop de batterie (résultat de la première cuisson du jus de canne débarrassé de ses impuretés). A basse-Terre, on vous proposera des fruits confits au sirop (fréquemment des surelles) ou du miel. Demandez systématiquement s’il y a autre chose que du sucre. Vous aurez des surprises (à la maison du crabe on prépare un sucre à base de chair de crabe!).

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(source GeoGuide Guadeloupe)

P.S pour patrice: Pas évident de bosser en Guadeloupe en essayant de repecter les traditions

;)


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