L'annonce émane d'un éditeur leader du domaine, OutSystems, et de la banque en ligne britannique ThinkMoney, née en 2001. Grâce aux outils dits « low code » de la première, la seconde vise d'abord à reprendre le contrôle sur les services qu'elle propose à ses clients, de manière à mieux répondre à leurs attentes. Elle se réapproprie ainsi le développement des solutions de gestion budgétaire et d'assistance au pilotage des finances personnelles qu'elle met à leur disposition avec son offre de compte courant.
Le choix de s'appuyer sur une telle plate-forme répond à un objectif d'efficacité économique, bien sûr, mais sa principale motivation est avant tout l'exigence de réactivité que doit affronter la banque aujourd'hui. En effet, en 2018, il n'est plus envisageable d'attendre plusieurs mois pour transformer un nouveau concept en une fonction dans une application mobile. Il faut pouvoir l'implémenter rapidement, de manière à en éprouver l'usage par les clients en conditions réelles et l'adapter à leurs réponses.
Grâce à la technologie d'OutSystems, ThinkMoney espère multiplier par 6 sa productivité, tout en disposant d'un environnement complet, couvrant l'ensemble des besoins d'une banque « digitale », dont des capacités d'intégration avec les systèmes existants et une ouverture sur des écosystèmes externes, une expérience mobile native à l'état de l'art, des mécanismes de sécurité au niveau des standards de l'industrie…
Naturellement, à ce stade, il n'est pas question de développer toutes les composantes informatiques de la banque sans écrire la moindre ligne de code. D'une part, seules les applications mobiles (et, peut-être, web) destinées aux clients sont concernées par la transition vers le « low code », tandis que le cœur de système reste bâti sur des fondations classiques. D'autre part, la solution mise en œuvre permet d'implémenter une partie significative des logiciels par assemblage graphique mais leur finalisation requiert toujours un minimum de programmation traditionnelle.
ThinkMoney esquisse tout de même une tendance inéluctable. Entre le désir de maîtriser les applications qui constituent l'essence de sa différenciation concurrentielle, l'impératif de réactivité et d'efficacité dans sa production logicielle et la difficulté croissante à recruter et conserver des professionnels performants, les arguments en faveur des outils de développement rapide se multiplient et leur sophistication et leur qualité en rend viable l'utilisation pour des fonctions stratégiques (bien qu'ils ne soient pas dénués d'inconvénients, tels que, par exemple, la dépendance au fournisseur).