Adapté du roman éponyme de Philip Reeve, Mortal Engines marque le passage à la réalisation de Christian Rivers, fidèle responsable des effets spéciaux de Peter Jackson. Un premier film pour le moins périlleux que l’apprenti réalisateur a toutefois pu appréhender avec le soutien du cinéaste néo-zélandais et de ses acolytes, Philippa Boyens et Fran Walsh, à la production et au scénario. De quoi lui permettre de délivrer un divertissement tout à fait honorable !
Effectivement, si le blockbuster n’évite pas certains défauts, essentiellement d’écriture, il possède néanmoins de sérieux atouts. A commencer par sa dimension technique qui s’avère particulièrement soignée. Malgré l’abondance de CGI, qui laissait craindre une indigestion de fonds verts, les images restent attractives en toutes circonstances, composant au passage quelques plans de toute beauté. Il ne faut d’ailleurs que l’introduction, formidable course-poursuite entre deux villes mobiles, pour comprendre que le film va nous en mettre plein les mirettes. Une promesse qu’il parvient à tenir sur la durée, le spectacle visuel ne faiblissant – pratiquement – pas jusqu’à l’apparition du générique. Outre la qualité des effets spéciaux, on retiendra aussi la finesse des décors, des costumes, des couleurs… Bref, de tous les éléments graphiques qui contribuent à conférer au long-métrage une imagerie aussi forte. Le genre d’imagerie qu’on est en droit d’attendre de beaucoup de films à gros budget, mais dont on profite en général assez peu. Ici, l’alchimie entre les départements artistiques est palpable, pour un résultat final d’excellente facture.
Pour son premier passage derrière la caméra, Christian Rivers, le fidèle responsable des effets spéciaux de Peter Jackson, signe donc un blockbuster post-apocalyptique de bon niveau. Si le film peine malheureusement à développer en profondeur ses thématiques (la raréfaction des ressources, le renouvellement de la civilisation, la transmission de l’histoire…), il offre néanmoins un spectacle visuel de toute beauté.