Si ma première écoute s’est passé sans souci, je n’ai pas non plus été tout de suite rassuré. Mais ensuite, l’effet album, c’est-à-dire l’unité créée par la chanteuse au fil de ses dix chansons, nous apparaît tellement bien tissé. Et quelques surprises déjà : je ne m’attendais pas, non plus, à de tels moments magiques que sont pour l’heure « White picket fence » et, surtout, « Parasite » et le final « Devil in an English man ».
Initialement l’album s’intitulait Kid, ce qui aurait très cohérent d’autant plus s’agissant d’un tout premier album. Pour autant, le choix de se tourner vers Lady montre que Frankie Forman a vraisemblablement voulu montrer son gain d’assurance, en particulier en tant qu’artiste féminine.
De plus, comme elle le confie, c’est un album habité par cet état transitoire, forcément assez biographique : être en train de devenir une femme tout en s’occupant des peines de cœur et combats de jeunesse qui en découlent.
Dès lors, difficile de ne pas voir en Lady autre chose qu’une sorte de journal intime, réellement personnel donc. D’autant plus que Frankie Forman s’est chargée de presque tout toute seule, de l’écriture à la composition, de l’enregistrement à la production (aidée par Carlo Christiani). Cela, sans pression aucune, se laissant le temps de faire les choses selon ses envies ou plutôt ses besoins.
Selon ses propres aveux, maintenant que son premier album est enfin publié, un nouveau chapitre serait déjà en pleine réflexion. Pour l’heure, Lady est une œuvre sincère, humble et, par-dessus tout, particulièrement enivrante et réconfortante, et qu’il m’est difficile de ne pas vouloir partager avec le plus grand nombre.
Pour les amateurs, sachez que le design de l’album a été confié au studio mancunien Loose Collective et la photographie à la Londonienne Eva Pentel (elle a très récemment shooté Anna Calvi et Christine and the Queens).
(in heepro.wordpress.com, le 04/12/2018)
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