Bouquet final de Jazzycolors 2018 avec le Witold Janiak Trio

Publié le 03 décembre 2018 par Assurbanipal

Festival Jazzycolors

Concert de clôture

Vendredi 30 novembre 2018, 20h

Institut culturel hongrois de Paris

Concert programmé par l' Institut culturel polonais de Paris

Le Witold Janiak Trio est composé de

Witold Janiak: piano, arrangements

Rafal Rozalski: contrebasse

Kamil Miszewski: batterie

Le Witold Janiak Trio est composé de Polonais qui jouent de la musique polonaise traditionnelle mais arrangée façon Jazz. Frédéric Chopin (1810-1849) lui aussi s'est inspiré de la musique populaire de son pays mais 169 ans après sa mort, nos jazzmen la traitent différemment.

C'est de la musique de danse mais ce soir vous n'allez pas danser, nous prévient le pianiste.

Très beau son de piano. Majestueux, ondoyant, plein. Pas de microphone. D'après Bojan Z, parrain du festival Jazzycolors, la salle de concert de l'Institut Culturel Hongrois et le piano qu'elle contient sont parmi les meilleurs de Paris, chacun dans sa catégorie. Comme Bojan Z n'est pas Hongrois mais pianiste, son avis n'est pas chauvin. Le batteur est aux balais. La musique danse, comme promis. Ca balance joyeusement avec les jeunes filles en robe blanche et rouge qui tournent. Le batteur passe progressivement aux baguettes (une puis deux) et la pulsation monte en puissance. Petit dialogue vif, léger entre piano et contrebasse ponctué légèrement par les baguettes sur la batterie. Ca repart vite et ferme. Le batteur envoie. Retour au thème dansant initial. Le trio maîtrise son sujet.

Une ballade. Batteur aux balais. Pas de romantisme sans les Polonais. Beau solo de contrebasse souple, tranquille orné par le pianiste et le batteur en douceur. Le charme opère. Il n'est que 20h30 et je m'endors, bercé par la musique. Ca chante comme une rivière dans l'herbe avec les notes aigues du piano.

Un air dansant. Je ne connais rien aux danses polonaises mais le trio tourne comme une toupie. Batteur aux balais. Le tempo se décompose. Ca repart sous l'impulsion du piano. Le batteur pousse progressivement aux baguettes et la tension monte. Elle descend subitement avec un solo de contrebasse, malaxé par les balais et ponctué par le piano. Jeu de pied léger sur la grosse caisse. C'est reparti aux balais, avec des " ratata " dynamiques. Retour aux balais mais sur l'air vif de départ pour conclure.

Le trio respecte l'alternance démocratique dans son programme. Une nouvelle ballade. Batteur aux balais. La musique déambule tranquillement. Elle devient hypnotique. Jusqu'au final sur un grincement de cymbale frottée par la pointe d'une baguette. Juste de quoi nous réveiller.

Un air léger, dansant, ensoleillé et frais comme le printemps. Le pianiste trille, le bassiste impulse. J'avais invité une Polonaise à ce concert, pas de Chopin mais de Paris mais elle est indisponible et ne peut me traduire les codes de cette musique. Pas grave. L'émotion passe. Le piano part seul en voyage. Le batteur reprend la main. La contrebasse. C'est vert comme l'herbe, jaune comme le soleil. En France, pour suivre un sentier de grande randonnée dans l'herbe et sous le soleil, il faut repérer le drapeau polonais, la marque horizontale blanche et rouge. Ce morceau donne la sensation de grand air et de grands espaces. Dans une salle, à Paris, l'automne, c'est appréciable. Le trio de Witold Janiak plonge dans ses racine pour pousser plus haut.

Un nouvel air dansant. Le piano sautille de joie. Je bats la mesure du pied droit. Le batteur ponctue en douceur aux baguettes. Le trio accélère. Ca souffle comme le vent sur la Mer Baltique. Beau duo en résonance entre piano et contrebasse. Paf! Le trio repart aussi sec pour le final.

Le trio reprend un air déjà joué. Batteur aux baguettes. La musique danse, tournoie, virevolte mais jouée mezzo voce pour le solo de contrebasse. La tension remonte et le batteur passe progressivement aux baguettes. Excellente vibration. Musique joyeuse et lumineuse. Retour final au petit air chantant, ondoyant du départ. Premier solo de batterie du concert. Grosse pulsation sur les tambours. Passage par la marche militaire. Il varie les effets avec la pédale de grosse caisse. Il lâche les chevaux sans exagération. Final en trio sur cet air endiablé.

RAPPEL

Une ballade pour calmer le jeu, avec une citation du Prélude de Bach qu'aimait chanter Maurane. Il y eut même un deuxième rappel. La mascotte du trio, un ours en peluche, avait bien veillé sur eux.

Ce soir, j'ai découvert un lieu nouveau, un trio nouveau et une musique nouvelle pour clore l'édition 2018 du festival Jazzycolors . Cela valait le voyage.