Magazine Culture

Critique Ciné : Les Veuves (2018)

Publié le 03 décembre 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Les Veuves // De Steve McQueen. Avec Viola Davis, Michelle Rodriguez, Elizabeth Debicki.


Steve McQueen n’avait rien proposé au cinéma depuis 12 Years a Slave (2013) et revient ici à sa façon en proposant de parler avec modernité du Chicago d’aujourd’hui et de ces circonscriptions récupérées par les riches (ou en tout cas qui tentent de l’être). Basé sur le roman de Lynda La Plante du même nom par Steve McQueen et Gillian Flynn (Gone Girl, Sharp Objects et le futur remake de Utopia), Les Veuves nous plonge alors dans un univers intéressant qui mélange des personnages très différents mais tous connectés par une histoire. Dès la première scène, le film nous donne le ton de ce à quoi nous allons assister. Les Veuves ajoute tout un tas de sujets assez proche de notre monde (notamment la mort de l’enfant de Veronica qui n’est pas sans rappeler le mouvement Black Lives Matter) et qui tentent de créer un brûlot efficace sur la société américaine actuelle. Le pire c’est que cela fonctionne et le propos reste toujours pertinent. Sans parler de ces femmes, fortes qui tentent de se reconstruire après avoir perdu tant de temps avec des hommes qui n’en valaient finalement pas la peine et que la meilleure façon de s’en sortir dans la vie est de ne compter que sur soi-même. Steve McQueen propose ici un film qui reste donc dans la lignée de ses engagements politiques et qui n’oublie pas pour autant l’ambition dont il sait faire preuve derrière la caméra.

Chicago, de nos jours. Quatre femmes qui ne se connaissent pas. Leurs maris viennent de mourir lors d’un braquage qui a mal tourné, les laissant avec une lourde dette à rembourser. Elles n'ont rien en commun mais décident d’unir leurs forces pour terminer ce que leurs époux avaient commencé. Et prendre leur propre destin en main…

Les Veuves apparait alors comme un vrai divertissement, populaire et intelligent, qui ne laisse jamais son spectateur de côté. La réussite de ce film est également due à son casting. A commencer par Viola Davis qui constamment s’impose à l’écran. La star de How to Get Away With Murder fait passer le spectateur par plusieurs émotions durant tout le monde et je trouve avouer trouver cela particulièrement intéressant. Les Veuves n’oublie pas l’une de ses autres thématiques fétiches : le racisme, qui est traité sous plusieurs angles et avec plusieurs personnages afro-américains différents. Quelques scènes sont assez intéressantes aussi sur la façon dont la politique ronge ce pays (notamment dans le face à face opposant les Mulligan à Jamal et comment les bas quartiers de la ville sont finalement mis à feu et à sang par des groupes de gens violents). Le film apparaît alors comme un mélange savoureux entre cinéma populaire et cinéma d’auteur, sans jamais s’opposer l’un à l’autre. Plutôt que de tomber dans le pathos qu’il a déjà mainte et mainte fois mis en scène au cinéma (Hunger, Shame, 12 Years a Slave), il décide ici d’entrer sur le terrain du thriller plus archaïque et tente alors de redéfinir les bases dans un monde qui semble vouloir faire le contraire actuellement à Hollywood.

Note : 7.5/10. En bref, un savoureux mélange entre thriller engagé et divertissement populaire.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog