AGENDA: proposition et recherche d'évènements
Le 18 octobre 2018, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, inaugurait à Yamoussoukro, le Hub franco-ivoirien pour l’éducation. Ce concept innovant est basé sur la mutualisation des ressources humaines et financières des deux pays afin de délivrer un enseignement supérieur francophone de haut niveau en Côte d’Ivoire, avec le concours des grandes universités et écoles françaises de renom (Polytechnique, Louis le Grand, Centrale Lyon, Sup Agro Montpellier et bien d’autres).
Le concept est simple: la plateforme encadre un ensemble de "jumelages" de filières universitaires ou techniques, ainsi que de grandes écoles; l’une en Côte d’Ivoire et l’autre en France. Après une même formation, elles délivrent un co-diplôme, un diplôme partagé, un diplôme délocalisé, ou permettent l’accès à une grande école via une classe préparatoire "intégrée". Ainsi, en même temps qu’il obtient son master international de biotechnologies tropicales à l’université Nangui Abrogoua d’Abidjan, l’étudiant ouest-africain obtiendra son diplôme du partenaire français, Montpellier Sup Agro. Plus besoin donc de se déplacer en Europe: on peut désormais passer un diplôme français en Afrique. Ce dispositif n’a pas vocation à se matérialiser au sein d’un campus ou à financer le fonctionnement des offres développées, mais plutôt à fonctionner en réseau selon une charte de bonne conduite. Actuellement au nombre de 56, les formations délivrées au sein de cette plateforme devraient prochainement atteindre les 100 (c’est l’objectif assigné par Jean-Yves Le Drian) et intégrer le secteur de la formation professionnelle.
En outre, le dispositif est proche des entreprises: c’est Orange qui parraine - et finance entièrement - le master "big data" délivré à l’Institut national Polytechnique Houphouët-Boigny (INPHB) de Yamoussoukro en partenariat avec l’École Polytechnique, et qui récupère à l’issue les étudiants ainsi formés… C’est aussi la Compagnie ivoirienne d’Électricité, via le Centre des métiers de l’électricité de Bingerville et le CNAM côté français, qui finance la licence professionnelle "efficacité énergétique, énergie de source renouvelable et domotique" avec les mêmes objectifs.
Pour piloter cet ensemble, un homme d’expérience a été désigné. C’est Koffi N'guessan, Directeur général de l’INPHB de Yamoussoukro. Avec plus de 3.000 étudiants en formation initiale dont 10% d’étrangers et 400 enseignants sur un campus de 1.000 hectares, l’INPHB compte aujourd’hui le premier groupe d’écoles d’ingénieurs en Afrique francophone. Il représente aussi, côté ivoirien, près de la moitié des 56 formations que propose le hub. Koffi N'guessan sera épaulé par divers groupes de travail conjoints (comité de pilotage, assemblée générale).
Pour la Côte d’Ivoire et les pays de la sous-région, le hub présente plusieurs avantages: le risque de "fuite des cerveaux" est diminué, les formations de l’enseignement supérieur ivoirien sont diversifiées et deviennent plus attractives et compétitives jusqu’à en faire un leader régional potentiel en matière d’enseignement supérieur. Albert Mabri Toikeusse, ministre ivoirien de l’Enseignement supérieur l’a bien compris et a estimé que le hub permet un "changement de paradigme qui place la problématique du développement d’un capital humain qualitatif au cœur du dispositif, en cohérence avec les besoins de la Côte d’ivoire et de la sous-région". Il est aussi clair que cette formation en Afrique sera économiquement intéressante, car plus abordable, pour les étudiants et leurs familles.
Pour la France aussi les avantages sont nombreux: d’abord, il s’agit d’une question d’influence, pour elle-même, pour ses universités, et aussi pour la francophonie dans des pays où la pratique du français recule alors même qu’elle y est "historique". Le ministre Le Drian a également tenu à préciser que "la France n’entend nullement fermer les portes de ses universités aux étudiants africains. Notre mission est aussi d’aider la jeunesse africaine à trouver chez elle une offre de formation adaptée à ses besoins". En effet, même si les autorités françaises continuent d’afficher leur volonté d’accueillir en France les étudiants africains, il n’en reste pas moins que, dans une sous-région où la bombe à retardement de l’explosion démographique guette (près de sept enfants par femme au Mali, six au Burkina en Guinée et au Liberia), et où les systèmes éducatifs sont en panne générale, tous les étudiants ne pourront être accueillis.
Enfin, et de façon assez symbolique, Yamoussoukro est aussi le grand bénéficiaire du hub, avec la moitié des formations proposées. De "belle endormie", la cité voulue par le président Houphouët-Boigny serait-elle en train de se transformer en pôle international universitaire, scientifique et technique? L’avenir le dira…
Aujourd'hui 11e jour du signe astrologique du Sagittaire. Selon le dicton, "neige de décembre, engrais pour la terre". Sont nés notamment ce jour: le peintre Gilbert Stuart, l'homme de lettres Jules Claretie, le compositeur Anton Webern, le physicien Manne Siegbahn, le biochimiste Richard Kuhn, le footballeur Christian Karembeu. Journée internationale des personnes handicapées. En Amérique latine journée du médecin et en Inde jour des avocats. En France bonne fête aux Xavier et Galgano!