Une vie plus belle que mes rêves de Marilyse Trecourt 4/5 (27-11-2018)
Une vie plus belle que mes rêves (188 pages) est sorti le 1er décembre 2018 en version numérique chez Librinova (la version papier paraîtra d'ici quelques mois, patience ! )
L'histoire (éditeur) :
Lorsque Louise perd son emploi, elle ne peut compter ni sur le soutien de son compagnon, ni sur ses parents et encore moins sur son chat qui empeste la crevette.
Sa confiance en elle, déjà fragile, s’étiole un peu plus.
Seule son amie Claire se réjouit de cette opportunité qui devrait lui permettre de trouver enfin sa voie. Louise se laisse convaincre et décide alors de partir à la recherche de tout ce qui pourrait contribuer à son épanouissement.
Sa quête prend une tournure inattendue le jour où elle découvre en se réveillant un étrange tableau posé sur la table de sa cuisine. Elle ignore qui l’a déposé là, pour quelles raisons, ni même ce qu’il représente.
Elle ignore aussi que ce tableau va la confronter à tout ce qui la terrifie : plonger dans l’inconnu, affronter sa famille et son passé, bouleverser sa vie et révéler celle qu’elle est réellement.
Osera-t-elle se créer une vie plus belle que ses rêves ?
Mon avis :
Louise (de son vrai nom Marie-Louise Lefèvre), 37 ans, vient de se faire gentiment dirigée vers la sortie par son patron. Après 1 CDD renouvelé deux fois, 18 mois de bons et loyaux services, Louise aurait pu en toute logique espérer voir son contrat requalifié en CDI. Mais non, elle est tout simplement mise à la porte et pour la énième fois inscrite au chômage, au grand désespoir de Sam, son homme depuis 2 ans et demi, un jardinier paysagiste qui ne supporte pas les imprévu et qui aime tout contrôler.
Heureusement, Claire, son amie depuis le lycée qui dirige aujourd’hui du haut de son 1m34 un cabinet d’architectes réputé, et qui n’en peut plus de la voir enchaîner les postes minables alors qu’elle possède un master de droit et qu’elle la sait capable de grandes choses, tient absolument à lui faire prendre conscience qu’il est grand temps qu’elle entreprenne ce qu’elle aimerait véritablement faire.
« Bref, je suis devenue une femme forte et autonome qi a confiance en elle et qui a coupé le cordon avec ses parents. Ou qui envisage très sérieusement de le devenir prochainement… » Chapitre 4
Pas facile pour cette fille qui manque cruellement de confiance en elle, surprotégée depuis sa naissance par ses parents hyper angoissés, qui ont même préféré qu’elle n’entreprenne pas des études artistiques pour ne pas qu’elle ait à prendre les transports en commun… Et tant pis si elle possédait un réel talent !
Mais à force de glander devant son PC (période de chômage oblige), elle tombe sur la vidéo d’un homme peignant un paysage qui la laisse sans voix. Tel un signe du destin…. Ni une ni deux, elle fonce chercher du matériel pour se remettre dans le bain de la peinture.
Bon évidement, après des années sans exercer ses mains sont un peu rouillée et elle est loin de retrouver son talent d’antan. Sauf peut-être en dormant… car après une bonne nuit de sommeil, elle découvre une peinture fraîche dans sa cuisine. Une peinture qui va l’entraîner à Londres aux côtés d’un petit homme malade (et de sa maman absolument géniale !!!!) et surtout lui permettre d’enfin comprendre ce pour quoi elle est faite…Et bien plus encore !
Une vie plus belle que mes rêves, le nouveau roman de Marilyse Trécourt, est encore une fois un roman optimiste qui parle de confiance en soi et de sens que l’on donne à sa vie. A travers l’histoire complexe de Louise et de Marie, elle nous donne l’occasion de s’interroger sur notre la résilience et sur le besoin de mieux se comprendre pour pouvoir avancer. Marie-Louise est une belle personne, c’est un peu vous, un peu moi (c’est ce que j’aime dans les roman de l’auteure, ce sentiment de comprendre son personnage, de s’en sentir proche et de s’y retrouver un peu, beaucoup), c’est cette femme qui a laissé beaucoup de choses derrière elle (des bonnes et des moins bonnes évidement), qui n’a pas fait le deuil de certaines situations, qui cherche avant tout à faire plaisir à son entourage (à rentrer dans le moule) plutôt qu’à elle et qui au final passe à côté de sa vie.
Le destin (et une copine en or) va lui permettre de renouer avec son passé, de comprendre pourquoi et comment elle en est arrivée là, de s’accepter (et apprendre à dire non) et enfin de trouver sa voie pour accéder au bonheur.
« J’ai 37 ans, soit la moitié de ma vie « active ». Comment ai-je passé les trente-sept premières années ? Qu’ai-je construis ? Me suis-je réalisée ? Ai-je fait quoi que ce soit dont je suis puisse être fières. Je dois reconnaître que je n’ai de réponse satisfaisantes à aucune de ces questions, ni à la plus importantes : ai-je été heureuse. » Chapitre 26
Voilà encore une fois un joli roman optimiste que nous livre Marilyse Trécourt avec des thèmes chers à son cœur. Le ton est léger (la voix de Marie est souvent désinvolte et ponctuée d’humour) mais le fond tend à délivrer un message positif essentiel : chercher à être heureux (à avoir de la valeur à ses propres yeux plutôt qu’à ceux des autres) et ne pas s’embourber dans des situations qui ne permettent pas de s’épanouir. Pas de leçon de moral pour autant, c’est avant tout un roman qui se veut léger mais aussi inspirant.
La particularité de ce titre ? Nous entraîner dans deux intrigues : une principale, celle de Louise et une autre située 20 ans en arrière, moins marquée mais évidemment tout aussi importante. C’est ainsi, à travers l’histoire de Raphaël que nous comprenons mieux la Louise actuelle et derrière un récit de non-dits, de mensonges et de secret de famille, Marilyse Trécourt tisse une intrigue touchante et bienveillante.
Un roman qui fait du bien.