« En fait, c’est la décision d’abattre qui est fondée sur l’émotion, et non pas le contraire » dit-il. « Les scientifiques peuvent démontrer que l’abattage est inutile. On demande au public d’accepter une décision impopulaire qui n’a aucun soutien quel qu’il soit parmi les scientifiques les plus respectés d’Afrique du Sud. Cette décision jette le discrédit sur nos standards de bonne gestion des animaux, respectés dans le monde entier ».
« J’en réfère au professeur John Skinner, ancien responsable du Mammal Reseach Institute (Institut de Recherche sur les Mammifères) de l’université de Pretoria pendant trente six ans, et président en exercice de la très estimée Royal Society d’Afrique du Sud, qui a affirmé : "Il n'y a pas la moindre preuve dans la littérature scientifique démontrant que les éléphants du Parc National Kruger ou d’ailleurs affectent les écosystèmes."
Anthony continue : « Le Dr Ian Raper, président de l’Association for the Advancement of Science (association pour le Progrès de la Science), reste opposé à l’abattage des éléphants et a affirmé que : "Cet abattage mal conseillé génère beaucoup de controverse internationale et c'est bien normal." »
« Si nous ne pouvons pas justifier scientifiquement cette décision, comment pourrons-nous alors répondre aux critiques internationales », dit Anthony.
Le Dr Raper prend ensuite la parole et fait part des critiques de ses paires dans la communauté scientifique. Revenant à l’abattage, Raper cite le professeur Rudi Van Aarde, un des plus grands experts scientifiques d’Afrique dans le domaine.
« Nous avons rassemblé des informations de plus de 200 études publiées sur les conséquences des la présence d’éléphants dans l’environnement (Guldemond & Van Aarde.) Fondé sur les études à travers l’Afrique, nous concluons que la science n’apporte pas de preuves suffisantes comme quoi les éléphants ont eu un effet négatif irréversible sur les animaux ou les plantes. Il n’est pas exact que l’abattage réduit les populations. Alors quel en est le but ? »
Raper cite ensuite le professeur Johan T. Du Toit et son traité :
« COMPRENDRE LES ELEPHANTS EN TANT QU’AGENT D’HETEROGENITE DANS LE PARC KRUGER. »
Connaissons-nous la densité "correcte" des éléphants dans une région particulière ?
La réponse est un "non" retentissant. Si l’abattage s’applique en tant qu’outil de gestion pour servir les objectifs de la préservation de la biodiversité, alors la compréhension préalable de la relation entre la densité de la population d’éléphants et la biodiversité dans chaque région est nécessaire. Or, cette compréhension n’existe pas.
« De plus », ajoute Anthony, « un avis expert et un minimum de connaissances indiquent que les milliers d’éléphants traumatisés qui échappent à la mort vont devenir dangereux pour les millions de visiteurs du Parc Kruger. Cependant, de façon tout à fait incroyable, aucune étude scientifique reconnue n’existe pour démontrer que les touristes seront en sécurité. »
Avec l’intérêt énorme des médias internationaux concernant cette affaire, si un seul touriste est tué ou blessé par un éléphant traumatisé durant ce massacre, notre florissante industrie éco-touristique en payera un lourd tribut. « Ce massacre ne peut pas être dissocié de l’industrie touristique; ils sont inséparables. »
« C’est une décision qui a une implication significative pour l’Afrique du Sud à de nombreux égards et cette volonté à peine déguisée de massacrer les pachyderme est profondément troublante », dit Anthony.
Le Dr Raper indique que le massacre, selon le rapport sur l’Evaluation de la Gestion des Eléphants, devra être appliqué ad vitam eternam, autrement le nombre d’éléphants augmenterait plus rapidement que si l’abattage n’avait pas été entrepris en premier lieu. Au lieu de ça, si le conseil d’administration du Parc fermait les puits artificiels du Kruger, les populations ne tarderaient pas à procéder à une régulation naturelle.
Le concept de "couloir" du professeur Van Aardes serait l’étape suivante, bien que l’idée fondamentale n’en reste pas moins que le problème d’éléphants n’existe pas et que nous nous ne sommes pas en mesure de décider combien il devrait rester de membre d’une espèce ou d’une autre dans notre zoo naturel.
Un rapport scientifique complet sera publié par The Earth Organization à l’inauguration de la branche de Johannesburg. Le rapport sera écrit et compilé par le Dr Ian Raper, président de l’Association for the Advancement of Science d’Afrique du Sud.
Yvette Taylor
yvette@earthorganization.org
http://www.earthorganization.org
Traduction Noelle Saugout