J’ai lu mon premier Rainbow Rowell ! Et c’était tellement bien ! Il faut dire que je commence avec du lourd, puisque pour cette première lecture j’ai choisi Fangirl et qu’est-ce que j’ai adoré…
C’est tout de même un petit pavé qui n’en a pas l’air, avec 570 pages au compteur dans la version poche, il faut dire qu’il y a une histoire dans l’histoire. Je m’explique : notre héroïne s’appelle Cath. C’est une passionnée d’écriture qui passe sa vie à créer des fanfictions. Depuis toujours, surtout depuis que leur mère a fichu le camp, elle est complètement inséparable de sa sœur jumelle Wren. Il faut dire que cette dernière est plus enjouée et flamboyante que sa sœur, ça équilibre les choses. Mais alors qu’elles rentrent toutes deux à l’université, Wren apprend à Cath qu’elles devront faire chambre à part. Un grand défi pour Cath, un peu effrayée par le monde extérieur qui va devoir jongler entre son nouveau et exigeant cours d’écriture créative, sa colloc un peu bizarre et ce Lévi qui la colle tout le temps, et ses phobies sociales. Heureusement, elle peut se réfugier dans son univers préféré : celui de la saga Simon Snow. Et c’est là qu’intervient l’histoire dans l’histoire. Rainbow Rowell nous présente au fil des pages l’univers de cette saga à base de mages et de vampires. On découvre de nombreux passages des livres Simon Snow ainsi que des fanfictions écrites par Cath. Des extraits qui résonnent étrangement avec ce que vit notre héroïne.
J’ai découvert énormément de choses sur l’univers de fanfictions : je n’en lis aucune – ce n’est pas mon truc, tout simplement – même si plusieurs de mes amis lisent et rédigent plusieurs fics. Ça me fait voir d’un œil nouveau ce type d’écriture particulier que je n’avais jamais vraiment compris. C’est savamment dosé pour que l’intrigue ne repose pas dessus – sinon, j’aurais lâché l’affaire.
Fangirl est comme un roman d’apprentissage : comment devenir indépendante et grandir ? Cath est un personnage vraiment très attachant et on comprend ses angoisses : on les a toutes eues, à plus ou moins grande échelle. Quand tu ne connais personne, que tu es lâché dans la fosse aux lions, trouver le chemin du réfectoire peut représenter à lui seul une vraie épreuve. Heureusement pour notre héroïne, dans son malheur elle a de la chance et rencontrera d’autres personnes qui l’aideront, la feront grandir, prendront soin d’elle. Ces personnages secondaires sont très bien dessinés, c’est vraiment un des points forts de l’auteur : ils sont très différents les uns des autres, ils ont leur tics, leurs habitudes, leur passé, leurs points forts… Ils deviennent des amis pour nous aussi et non plus des êtres de papier. C’est vraiment un exploit que réalise ici l’auteur.
J’ai beaucoup apprécié le fait que Cath est un univers complet : on la suit pendant ses cours, sa vie quotidienne sur le campus, dans sa chambre en colocation, mais aussi dans sa maison, auprès de son père. Les décors sont très bien plantés, sans lourdeur. J’ai adoré les relations que Cath partage avec sa sœur jumelle et son père : leur évolution est vraiment bien écrite.
Rainbow Rowell dans un style efficace mais qui prend tout de même son temps, nous embarque dans cette aventure. On passe par toutes les émotions en lisant ce roman. Évidemment, on le sait, on le comprend avec la couverture pastel que c’est une lecture feel-good, une lecture doudou. Mais ça fait du bien et surtout cela ne veut pas dire que ce n’est pas fait avec talent, au contraire !
Bref ce roman a été l’occasion d’une vraie rencontre et d’un vrai coup de cœur. A mon avis, il ne va pas falloir longtemps avant que je dévore un autre roman de l’auteur.
Rainbow Rowell, Fangirl, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Cédric Degottex, aux éditions Castelmore, 6€90.