Une de Página/12 avec en photo l'un des petits autels populaires
montés dans la rue pendant l'hiver 2017
En haut, la finale de la Copa Libertadores
avec un rappel du discours de Mauricio Macri le 9 juillet 2016
bicentenaire de la déclaration d'indépendance
où le quotidien d'opposition avait fait de grossières contre-interprétations
de propos beaucoup plus nuancés que ce que les journalistes de gauche ont voulu entendre
L'affaire Santiago Maldonado est celle qui s'attache à un jeune artisan mapuche qui a été porté disparu pendant de longs mois après l'évacuation musclée d'un domaine occupé par un groupe d'activistes amérindiens ou qui se réclament tels en Patagonie. On a ensuite retrouvé le corps au fond d'un cours d'eau, un corps sans blessure, qui indiquerait que le jeune homme s'est noyé accidentellement. La famille, chauffée à blanc par l'opposition, et les organisations de victimes de la dernière dictature militaire sont persuadées que les forces de l'ordre portent la responsabilité de cette mort et soupçonnent le gouvernement d'y être pour quelque chose.
Or le juge d'instruction vient de clore le dossier en publiant une ordonnance de non lieu, ce qui revient à valider l'hypothèse de l'accident dont les forces de l'ordre ne peuvent être tenues pour responsables (il semble que le jeune homme ait traversé la rivière glacée, en août, donc en plein hiver, qu'il ait glissé et qu'il n'ait pas pu se relever). Cette mort ne correspond pas à un crime d’État comme l’opposition aimerait le faire reconnaître.
En une, ce matin, Página/12 tonne qu'on assassine une seconde fois le jeune homme et se fait l'écho, en plusieurs articles, de la colère de la famille et des associations. Les autres quotidiens sont plus sereins, même s’ils ont mis l’information en une, mais de façon beaucoup plus discrète.
Pendant une partie de l'hiver 2017, j'étais en Argentine et j'avais été stupéfaite par la débauche d'affichettes et de tracts qui couvraient le pays. Derrière une telle opération pour prendre à témoin l'opinion publique, il y avait nécessairement beaucoup d'argent. D'où venait cet argent et pourquoi le dépensait-on de manière aussi stérile, au lieu de l'investir en projets de développement culturels ou économiques ? Je me souviens de m'être sentie très mal à l'aise devant ce qui ressemblait furieusement à un fait divers tragique et instrumentalisé à des fins politiques peu avouables.
Pour en savoir plus : lire l'article principal de Página/12 lire l'article de La Prensa lire l'article de Clarín lire l'article de La Nación