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Si les producteurs biologiques obtiennent enfin les aides promises pour les années 2015, 2016, 2017 et 2018, ce sera aux forceps. Malgré de multiples rendez-vous et relances, les aides publiques, pour l'essentiel prévues par la politique agricole commune (PAC) et financées par la Commission européenne, ne sont toujours pas versées par le gouvernement français, ou partiellement versées, des années après. En Centre-Val de Loire, 50% des aides seulement ont été versées, 25% en Lorraine et en Champagne-Ardenne, 32% en Alsace, 40% en Bourgogne-Franche-Comté, selon la Fnab. En Auvergne-Rhône-Alpes, en Bretagne et en région Provence-Alpes-Côtes d'Azur, " des problèmes techniques inattendus ralentissent fortement les versements 2016 ". Officiellement, cette situation est due à des problèmes informatiques. Un motif qui indigne les producteurs bio.
" Le gouvernement annonçait dès juin avoir réglé 97% des aides 2015 mais le traitement des dossiers de 2016 patine, confrontées à des difficultés inattendues : en moyenne à ce jour un tiers seulement des dossiers ont été gérés. L'instruction des dossiers de 2017 ne commencera qu'une fois la campagne 2016 achevée. La Fnab ne voit donc pas comment le calendrier pourrait être tenu ", écrit la Fédération dans un communiqué du 31 octobre 2018.
De nombreuses exploitations fragilisées
Le non versement des aides met nombre d'exploitations bio en difficulté financière. " En tant que chef-fe-s d'entreprise, les paysans et paysannes bio ont construit leur modèle économique sur la base des montants de soutien annoncés en 2014. Depuis lors, non seulement les montants ont baissé, l'aide au maintien a été supprimée, mais qui plus est le soutien restant n'est pas versé. Non seulement la trésorerie de nos fermes est gravement fragilisée mais nos possibilités d'investir, d'innover et de nous développer sont freinées. Qui peut sérieusement gérer une entreprise dans ces conditions ? " s'alarme Guillaume Riou, président de la Fnab. En l'absence de ces aides, les producteurs et productrices bio sont aujourd'hui contraints de contracter des prêts à court terme pour payer leurs fournisseurs ou leurs impôts.
Aussi, la Fédération a saisi le défenseur des droits le 25 octobre pour un retour rapide à la normale. Ce dernier a adressé un courrier au ministère de l'Agriculture qui doit répondre dans les deux mois.
Ce retard dans le versement des aides publiques qui perdure depuis plusieurs années, spécifique aux producteurs bio, est en contradiction avec la volonté affichée par le gouvernement de promouvoir ce type d'agriculture en raison des multiples avantages qu'il offre pour la préservation de l'environnement et la santé. Déjà l'annonce faite par Stéphane Travers, le précédent ministre de l'Agriculture, peu après son arrivée au gouvernement, de supprimer les aides au maintien, avait sonné comme un mauvais présage. L'enveloppe de l'Etat français pour abonder ces aides qui rétribuaient les vertus environnementales de l'agriculture biologique -préservation des sols, de l'eau, de l'air et de la biodiversité- a été supprimée dès 2018.
AF Roger