Un ancien site funéraire découvert avant la construction d'une ligne ferroviaire en Angleterre

Publié le 30 novembre 2018 par Jann @archeologie31
Niché à côté d'une des gares les plus fréquentées de Londres, une petite armée d'archéologues creuse dans l'argile pour nettoyer un site d'enfouissement de 40 000 corps, afin de faire place à une nouvelle ligne de train.
1 200 squelettes ont été mis au jour dans les jardins de St James, qui fut un cimetière de 1788 à environ1853.
Ils ont déjà mis au jour les premiers 1200 squelettes de St James Gardens, un parc près du terminal Euston, qui était un cimetière entre 1788 et vers 1853. Il s'agit là de l'une des plus grandes fouilles jamais entreprises au Royaume-Unis, et l'un des plus de 60 sites archéologiques qui ont émergé lors de la construction d'une nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse entre Londres et Birmingham.
Depuis que les spécialistes ont commencé à travailler à Euston il y a quelques semaines, le site s'est transformé en tranchées boueuses et escarpées, et des trous d’une profondeur allant jusqu'à huit mètres.
Des dizaines d'archéologues vêtus de costumes orange très visibles et de casques couvrent une partie de la parcelle sous un toit de 11 000 mètres carrés les protégeant de la pluie et des regards indiscrets.

Leurs travaux ont révélé des tombes remarquablement bien préservées, protégées des dommages de l'eau par l'argile caractéristique d'une grande partie du sol à Londres.


Dans l'une d'entre elles, la pierre de couverture a été retirée pour révéler un cercueil en bois intact dans lequel reposait un squelette avec une colonne vertébrale tordue et une dentition complète. De telles découvertes sur une grande échelle aideront les chercheurs à comprendre comme les gens vivaient et mourraient au cours d'une étape cruciale de l'industrialisation de la Grande-Bretagne.
 "C'est probablement le plus grand ensemble de squelettes du 18ème, 19ème siècle jamais mis au jour dans des conditions archéologiques dans ce pays", rapporte l'ostéologue Mike Henderson, "Lorsque vous avez un ensemble de données aussi volumineux, nous pouvons vraiment commencer à poser des questions importantes.... comme la prévalence de la maladie, les taux de mortalité".
Depuis le début des fouilles, le site a été transformé en tranchées boueuses et en trous d'une profondeur allant jusqu'à huit mètres.
Jusqu'ici, l'équipe a trouvé des traces de tuberculose, de blessures traumatiques comprenant des jambes cassées, des preuves de soins dentaires (avec des fausses dents) et de chirurgie dont des crânes sciés.
Le projet ferroviaire HS2 financé par l’Etat est très controversé en Grande-Bretagne, en raison de son coût et de la façon dont il sillonnera la campagne et forcera des centaines de maisons à être détruites.
La phase initiale de Londres à Birmingham, dans le centre de l'Angleterre, coûterait 24 milliards de livres sterling et devrait être achevée d'ici 2026, après quoi il sera étendu plus au nord.
Des manifestations ont eu lieu tout le long du tracé, notamment à St James Gardens, où un prêtre local s'est enchaîné à un arbre en signe de protestation.
Cependant, pour les archéologues, le projet est une aubaine, apportant financements et opportunités pour de nouvelles fouilles qui ont révélé des vestiges préhistoriques, médiévaux, romains et industriels à travers l'Angleterre. "Nous ne ferions pas ces découvertes s'il n'y avait pas eu de travaux" rapporte Helen Wass, directrice du Patrimoine sur HS2.

Des habitants célèbres


Il y avait à l'origine, 60000 personnes enterrées à St James, bien qu’une partie du cimetière ait été nettoyée il y a longtemps pour la construction de la gare. L'équipe de fouille actuelle a commencé par la section réservée aux riches, où les tombes bien espacées sont faites en pierre et où des gravures ou des plaques de plomb sur les cercueils témoignent de l'occupant.
Parmi les personnalités présumées inhumées se trouvent Matthew Flinders, qui a cartographié les côtes australiennes et donné son nom au pays, il est aussi le fondateur de la maison de vente aux enchères Christie's.

Au cours de la prochaine année, l'équipe, composée d'environ 200 personnes y compris celles des laboratoires sur site, s'attaquera au côté "pauvre" où les tombes sont plus proches les unes des autres.
Après avoir été nettoyés,  mis en sac et examinés, les squelette seront ré-enfouis.
Plusieurs archéologues sur site portent des caméras vidéo montées sur la tête et ont des tablettes électroniques, afin de mieux enregistrer leurs données. "Si nous ne le faisons pas correctement sur le terrain, nous ne pourrons pas revenir et recommencer", explique Wass.
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