Hippocrate // Saison 1. Episodes 1 et 2.
Annoncée comme l’une des meilleures séries françaises de l’année, Hippocrate est bel et bien une bonne série (médicale). Je dirais que c’est la première fois qu’en France, une série médicale est aussi bonne. Sauf qu’il y a un hic, il est facile d’adapter au cinéma une histoire qui a déjà fait ses preuves au cinéma. En effet, 4 ans après Hippocrate, Thomas Lilti en a fait une série pour Canal +, en lui donnant en plus de ça le même nom. Si cela est un brin irritant sur les bords, la série maîtrise son sujet. Thomas Lilti sait de quoi il parle et cette année encore il a récidivé au cinéma avec Première Année. Mais Hippocrate, la série, manque tout de même d’un élément : Vincent Lacoste. Et le truc c’est que je n’ai pu m’empêcher de comparer la série avec le film tout le long et c’est dommage même si je n’ai finalement rien à redire sur la série pour autant. En effet, celle-ci fonctionne très bien du début à la fin. Notamment car Hippocrate parvient à revisiter le genre médicale à la télévision. Si aux Etats-Unis nous avons eu droit à New Amsterdam dans l’univers des hôpitaux publics, la France gagne le pari haut la main de créer une série originale intelligente et soignée mettant en scène les urgences de façon différente de ce que l’on a pour habitude de voir. Grâce à des comédiens dévoués (et je félicite notamment Louise Bourgoin qui, sobre, brille du début à la fin).
Un hôpital public en périphérie d’une grande ville. Suite à des mesures sanitaires, les médecins titulaires du service de médecine interne se retrouvent confinés chez eux pour 48h. Trois internes inexpérimentés et un médecin légiste, qui ne se connaissent pas encore, vont devoir faire bloc pour gérer seuls le service et les malades. Mais la quarantaine se prolonge…
La série ne cherche pas à nous surprendre par des opérations impossibles, mais plutôt par les personnages et leur personnalité. La série nous offre alors un paysage de choses simples qui viennent dépeindre la dure réalité des choses de façon assez intelligente. La série nous présente alors tout un tas de choses, quitte par moment à laisse peu de place au médical en lui-même. Tout cela est clairement fait pour mettre ses personnages en situation et dans ses intentions, la série est d’une richesse assez étonnante. Cette façon de mettre en scène qu’a Thomas Lilti permet aussi de rendre la série brute et crue. Il veut nous plonger au coeur du métier avec des moments graphiques qui viennent nous surprendre, mais la série ne veut pas en faire trop non plus. Rien n’est gratuit, tout est fait pour justement mettre en scène le tout de façon intelligente. Le casting est complété de bonnes surprises comme Karim Leklou (que j’ai découvert dans le très bon Coup de Chaud en 2015) ou encore Alice Belaïdi (Workingirls) qui est ici à contre emploi et réussi son pari. Finalement, Hippocrate est donc une excellente surprise à laquelle je ne m’attendais pas nécessairement à l’être autant. Mais je suis forcé de constater que la France est capable de faire de bonnes séries médicales (Les Bracelets Rouges sur TF1 étaient déjà un bel exemple).
Note : 8.5/10. En bref, deux épisodes soignés au coeur d’une aventure hospitalière étonnante.