tombée, les traces du dernier été, on ne touche
que le noir terrible des taupinières désertées,
on est orphelin des journées dont la lumière
grisait les oiseaux et les fleurs, et surtout
de ces hautes transparences qui filent parmi
les branches et qui ressemblent tant aux cris
poignants des souvenirs. On cherche sous la
neige, on ne cesse pas de chercher quelque
chose qui sauverait la maison des interminables
regrets qui rampent, avec les heures vides,
sur les objets où le père, où la mère, ont
laissé leurs empreintes et cette espèce de
mystère qui n’en finit pas de nous foudroyer.
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Richard Rognet (né en 1942 au Val-d’Ajol) – Élégies pour le temps de vivre (Gallimard, 2012)