IL by Isabelle Lenfant pour les enfants
13 / 14 Décembre de 17h30 à 21h30
16 Décembre de 13h30 à 18h30
29 Rue Vilain XIII 1000 Bruxelles R.S.V.P isabellelenfant@gmail.com
Isabelle Lenfant compose ses bijoux comme des contes : un questionnement universel comme base de narration ; la compréhension intime de ce qui anime les êtres humains lorsqu’ils se retrouvent confrontés à l’inconnu ; puis un dénouement symbolique pour apprendre et se sentir plus fort. La créatrice applique désormais sa magie aux enfants, qui sont les plus sensibles aux allégories. Depuis longtemps, elle pansait (pensait) les incontournables accrocs de la vie avec ses bagues, bracelets et colliers sparadraps. De tous les mots d’enfants, cette amoureuse du vocabulaire a matérialisé ceux qu’elle préférait : « même pas mal ». A la demande de ses nièces, parce que les enfants s’amusent du premier degré des objets qu’ils perçoivent comme rassurants dans leur quotidien, elle lance une collection de bijoux figuratifs pour petits : d’abord les jolis pansements. Car les bambins sont toujours sensibles à l’idée de soigner les bobos. Avec un bisou, ou un bijou.
Cette première déclinaison pour les petits s’inscrit dans une narration de douceur et de légèreté : les enfants n’ont pas le même rapport aux sparadraps que les adultes, qui y projettent souvent leurs blessures. Les minots y voient d’abord un symbole de guérison, et d’accompagnement : pour les premières vacances chez les grands-parents loin de papa-maman, la première colo, l’entrée à l’école, et toutes les étapes de la vie qui égratignent un tout petit peu avant de faire grandir…
Cette nouvelle collection entièrement conçue en argent présente des pièces de 200 à 300€, destinées aux filles et aux garçons, et elles existent aussi en taille adulte : un bijou d’accompagnement symbolique vers l’autonomie émotionnelle n’a de toute façon pas d’âge. Ces objets de transition et de transmission s’adressent aux parents qui cherchent une alternative aux « pendentifs nounours », au rose bonbon et au bleu dragée. Un peu de profondeur dans le message, pour leur inoculer le goût de la (double) lecture.
Outre les sparadraps, la joaillière sortira dès la rentrée des colliers tututes, pour matérialiser la transition de la tétine à mâchouiller vers la bouche libérée, grâce à un bijou qui clame le triomphe de la maturité, même à quatre ans, sans abandonner tout à fait cette forme ronde et apaisante. On remplace ainsi un symbole éphémère par un autre, plus pérenne, dont les bambins seront fiers. Isabelle Lenfant crée des gri-gris pour apprendre à lâcher prise et avancer, tout en conservant une réassurance intime, discrète, contre la peau. Elle marque les étapes clef (au propre et au poétique), avec ses clefs de réussite, qu’on arbore comme des passeuses de liberté. La pièce de puzzle, de son côté, évoque le jeu bien sûr, et s’accompagne d’une jolie philosophie, qu’on leur expliquera en leur offrant : on est bien dans sa vie quand on trouve sa juste place. Une pièce de puzzle trop prétentieuse ne s’ajuste nulle part ; trop petite, elle ne se fixe pas. On exprime ainsi à cet enfant que l’on chérit, qu’il est acteur de l’univers tout entier. Isabelle Lenfant intègre à ces symboles de vie une dimension pédagogique, enseignement précieux dans les deux sens du terme, dont il aura besoin – et l’usage – tout au long de son existence.
Les colliers sont courts, pensés pour ne pas risquer de s’accrocher, et les fermoirs, plus petits que les anneaux classiques, empêchent d’être ouverts trop facilement par les agiles mains d’enfants. Ils sont conçus avec des petits ressorts pour ne pas casser facilement, et les chaînes, composées d’une enfilade de maillons larges, suivent la croissance des enfants jusqu’à l’âge adulte, où ils pourront continuer de les porter. Un peu comme ce geste d’amour, ces bijoux durent toujours
La vérité sort de la bouche des enfants, et la plus pure poésie, de l’atelier d’Isabelle Lenfant.
Texte @ Elisabeth Clauss
Photo @ erik Anthierens