Roman - 250 pages
Editions Actes Sud - janvier 2008
Prix du livre Inter 2008
Un homme effectue sans relâche des allers-retours en métro, tram, bus ou voiture qui le rapprochent de l'hôpital et de Paule, sa belle-fille qu'un cancer fait mourir. Ses réflexions quant à la mort reviennent régulièrement, et le souvenir de son vieil ami Stéphane aussi. Il admirait cet homme courageux, mort depuis dans des circonstances obbcures, tué sous les ordres du nazi Shadow... Alors qu'il égrène le chapelet des portes en empruntant le boulevard périphérique, il met des mots sur l'attente de la mort, sur les comportements de ceux qui l'entourent, sur la ville d'aujourd'hui.Le boulevard périphérique n'apprivoise pas facilement son lecteur, ce n'est pas une lecture aisée de prime abord bien que les mots que l'auteur emploie souvent souvent d'une simplicité claire. Bien sûr, il y a ces phrases que l'on aime isoler et que l'on retrouve citées çà et là pour leur résonance et la justesse de ces pensées. Mais il y a aussi de nombreuses descriptions qui jalonnent le livre et que l'auteur retranscrit, telles des avalanches d'observations qu'il souhaite formaliser et écrire.
Extrait :
"Quand je parviens sous le porche de l'hôpital, je suis ébloui par une traînée de lumière qui vient de l'ouest. En face de moi il y a dans chaque sens une file de voiture et de camions. Ils font, en arrivant sur cette protion de route qui est pavée, un énorme tumulte. Je m'arrête sur le terre-plein coupé de flaques formées par les pluies d'orage de cette journée. En face de moi une pelle mécanique d'un jaune maculé par l'usage que celui des ascenseurs de l'hôpital. A côté de la machine, à un mètre cinquante l'un de l'autre, deux trous. Dans chacun d'eux il y a un ouvrier. Ils sont enfoncés dans le trou jusqu'au milieu de la poitrine, l'un me tourne le dos et est en train de charger la pelle mécanique. L'autre, un Arabe, ne regarde rien, ses yeux sont fixés dans le vide. J'ai l'impression qu'il regarde un immense espace de terre ou de vie qu'il ne reverra plus."
Ca fait parfois l'effet de partir dans tous les sens, avec des arrêts sur les images qui s'imposent à lui dans la vie réelle comme dans son souvenir. Mais il ne perd pas le fil et son écrit prend corps et prend sens à mesure qu'on le lit. C'est, avec la justesse dans l'évocation de la douleur des proches d'un malade, ce qui m'a permis de ne pas abandonner la lecture et d'en être récompensée par certains passages très forts.
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