Pas question de manquer Yellow Days, une petite perle dans la branche Lo-Fi. Le jeune anglais avait annulé sa venue au festival Biarritz en Ete, et on ne lui avait pas pardonné. Donc ce soir, revanche.
Pas encore 20 ans, déjà deux albums, et un artiste vraiment à l’aise sur scène malgré sa courte expérience, le concert est clairement réussi. « A little while » ouvre le show, et George (de son vrai nom) enchaîne sur l’excellent « Your hand holding mine », et la lenteur de « Gap in the clouds » finit de nous envouter. Pour introduire « The tree I climb », George explique que le titre évoque le fait de fumer des joints en étant triste à cause d’une fille. Une ambiance un peu jazzy pour compenser la lourdeur de sa peine, le morceau est bien équilibré. Le concert se termine sur cette ambiance jazz avec « How can I love you », son côté groovy et son piano. La prestation est trop courte ! Mais elle confirme le coup de cœur que l’on avait eu dès la première écoute de Yellow Days. Déjà une forte personnalité et une aisance sur scène : sans en faire des tonnes, George habite la scène de sa nonchalance et sa voix surprenante pour un presque adulte.
On enchaîne avec The Voidz, le dernier projet de Julian Casablancas, ancien membre des Strokes. Le choc est vraiment violent entre la Lo-Fi de Yellow Days et le rock expérimental des Voidz, et on a beaucoup de mal à se laisser embarquer. Le concert commence avec « Johan Von Bronx » de leur premier album. C’est pas mal, mais l’ambiance nous semble étrange sur scène. Julian Casablancas parle beaucoup, et c’est parfois un peu trop expérimental pour nous. « Permanent High School » nous accroche un peu, mais durant le reste du concert, on reste plutôt insensibles. Le public semble adorer, donc on se dit qu’on a du rater quelque chose.
De toute façon, on était plutôt venus pour voir Mac Demarco. Avec sa veste de pêcheur et son sourire reconnaissable entre mille, le simple fait de le voir arriver sur scène nous rend heureux. Et le concert commence très bien avec « On the level » tiré de son dernier album THIS OLD DOG. Le choix est intéressant puisque le synthé apporte une ambiance particulière et que le titre est assez différent du reste. Mac Demarco enchaîne sur « Salad Days », puis un « titre pour shake your booty » : « Stars keep on calling my name ». Mac Demarco prend tellement de plaisir à être là, tout est léger et simple. Il motive le public à participer, et joue ses classiques tels que « Viceroy », « Freaking Out the Neighborhood » ou encore « My Kind Of Woman ». Il propose de jouer « encore 2, ou peut être 5 morceaux » et enchaîne sur « Chamber of Reflections ». Puis… Son guitariste prend le relais afin d’assurer un concert de punk ! Il explique se présenter comme candidat à la Mairie de Paris, enlève son t shirt, défait ses couettes, et c’est parti pour dix minutes de punk ! Oui oui, un concert de Mac Demarco complètement banal en fait. On regrette simplement le fait que Mac Demarco n’ait pas joué « Still Beating ». Une bonne excuse pour retourner le voir !
Le samedi commence pour nous avec Stephen Malkmus and the Jicks. Le concert démarre avec « Cast Off ». Le style du groupe est assez difficile à définir et les chansons sont assez différentes les unes des autres. On aime beaucoup « Witch Moutain Bridge » et son léger côté expérimental, la mélancolie de « Solid Silk ». Le groupe est capable de se balader entre différentes émotions et ambiances et assez facilement. On perçoit leurs nombreuses influences, et on ne s’ennuie pas. Globalement, les échanges avec le public ont été très réduits, mais une bonne ambiance générale régnait.
On avait découvert Unknow Mortal Orchestra en recevant leur second album II en 2012. Et on avait adoré leur psychédélisme. Justement, le concert commence avec « From The Sun », de ce second album. Le titre est joué plus rapidement que la version studio, histoire de nous surprendre dès le début. Et comme si ça ne suffisait pas, le guitariste s’empresse de prendre un bain de foule durant la partie instrumentale. La foule est si dense que le guitariste est suivi d’un néon jaune afin qu’on puisse le discerner ! Bon, UMO pose les bases rapidement. Le groupe enchaîne sur « Ffunny Ffrends », puis « Swim and Sleep (like a shark) », encore de ce second album. La plupart des chansons sont jouées différemment de la version studio. UMO utilise vraiment la scène comme une occasion d’expérimenter, de réinventer leurs morceaux, et on aime. « So good at being in trouble », « Necessary Evil », « Ministry of Alienation », le concert est très réussi. UMO termine sur leur dernier succès « Hunnybee ». UMO est un groupe aussi bon en studio qu’en concert, les deux ne sont pas comparables. Il y a un vrai travail en amont du concert, et on apprécie énormément.
Le festival se termine pour nous sur notre petit coup de cœur Bon Iver. « 666 », « 10 deathbreast », et « Creeks », le concert démarre par le dernier album 22 A MILLION. Bon Iver exécute ensuite « Heavenly Father », mais aucune performance ne peut égaler le live à Sydney a cappella. Les morceaux sont bien joués, fidèles aux versions studio, mais peut être un peu trop. Rien ne vient nous surprendre. Par contre, Bon Iver comme à son habitude tient un discours réconfortant et bienveillant. On revient aux anciens albums avec « Perth », « Michicant », « Blood Bank », ou encore « Creature Fear ». La mélancolie nous gagne, le moment est beau. Le concert est bien dosé avec encore d’autres titres du dernier album tels que « 8 (circle) » ou « 45 » et son saxophone. La surprise de ce concert, c’est « Woods », tiré de son EP BLOOD BANK sorti en 2009. Le titre est vraiment particulier, avec seulement des voix modifiées a cappella. On est très agréablement surpris que Bon Iver ait choisi de la jouer, c’était la touche d’originalité qu’il fallait au concert ! Bon Iver termine sur « 22 (over soon) », du dernier album. Le concert était efficace, mais très axé sur l’électronique (comme son dernier album). On aurait aimé le voir avant 2016, dans un style plus épuré, acoustique.
Bilan : Une programmation assez exceptionnelle au Pitchfork, pour sûr on reviendra !