noooooooooon! pas comme ça, bande de pervers!
J'avais écouté le dernier effort des frères Coen. Même si j'avais travaillé trop d'heures en trop peu de temps, j'ai défié ce que mon corps me dictait de faire (dormir) et j'ai écouté, sans efforts, le plus long film de leur part, le premier sur Netflix, tourné en digital, en applaudissant comme un otarie à quelques reprises.
J'aime tout de leurs choix. J'aime ce qui se passe dans leurs têtes. Et ce qui se développe sous nos regards. Je suis certain qu'on leur donnerait la mission de tourner une plante pendant des heures qu'ils trouveraient le moyen de rendre la chose intéressante. J'ai dormi heureux ce soir-là. D'autant plus qu'il, faisait dehors un froid polaire, et ça, ça me rend en général de bonne humeur.
'Vais réécouter Inside Llewyn Davis, des mêmes frères, qui nous fait sentir l'hiver, je me connais.
Le lendemain matin, ma fille regardait en différé la terrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrible série de téléréalité XoXo.
Terrible terrible terrible émission,
Au moment où on trouve une jeune femme jolie et où on se questionne sur son intelligence on l'entend chanter à la caméra:
"I'm in love with the nouveau..."
Ouch! C'est une chose de ne pas savoir parler anglais, mais bon...les gens peuvent choisir to go low.
"En plus, il est entrepreneur, moi c'est ce que je voudrais faire plus tard..."
Et...pourquoi tu ne t'y mets pas maintenant, fille ? Qu'est-ce qui te retiens?
Un gars doit crinquer la clé dans ton dos?
Tout tout tout TOUT dans cette émission parlent de retards sociétaires entre hommes et femmes. C'est d'un rétrograde tellement risible. J'étais très heureux de voir ma fille se moquer de l'émission de bout en bout. Et de passer des commentaires cyniques. Et justes. Elle voyait la même misère humaine sans même que je lui suggère.
Quand une candidate a dit que c'était la première fois de sa vie qu'elle allait dans un spa, j'ai eu le réflexe de dire à voix haute (travaillant tout près de ma fille) "Ouin, Ça a beaucoup vécu ce monde-là". C'était une attaque injuste, je le concède.
Mais j'ai adoré ce que ma fille a répondu:
"Papa! ces filles-là n'existent pas sans être animées par un garçon. Si elle en a jamais fréquenté, elle n'existait pas"
"Les Poupées" aurait dû être le sous-titre de cette mauvaise idée télé.
Ce qui se passe dans les têtes des gens impliqués dans cette triste émission est le contraire de ce qui me plait. On y sent de la servilité. De la principauté autoproclamée en attente de prince qui ne se savent pas prince. Et ne le serons surtout jamais. Tout semble tomber à côté de la cible. Même les réactions et les raisonnements montrés à l'image.
On connait un président comme, ça, qui, à force de se fier à ce juvénile instinct, se solidifie, chaque jour, dans le rôle du plus grand perdant dans le rôle qu'il occupe.
Dans leur tête à eux, se dessine des croquis que les jeunes téléspectateurs devraient être en mesure de décoder assez promptement. Et vraiment pas comme la production de l'émission souhaite nécessairement qu'ils le fassent.
C'est la beauté de l'art. Regarder le même objet et y voir, y sentir, des choses différentes.
"ENFIN! les gars décident qui sera éliminée!" a dit ma fille derrière, de son clairon ironique.
Dans XoXo, les femmes sont des articles. Elles sont même des accessoires.
Et dès le lendemain matin, ma fille en congé à mes côtés, écoutait une émission de 2018, qui se targue d'être l'avenir de la téléréalité, me donnant l'impression de faire une douzaine de pas de reculons. À toute les 5 secondes, pendant 1 heure.
À chacun sa tête.
Il y a cette chanson d'Alan Walker chantée (très haut) par Iselin Solheim*, que j'ai apprise à beaucoup, beaucoup aimer.
Je trouve le décor du video de la chanson aussi formidable. Je m'en fais un nouveau dans ma tête chaque écoute.
J'aime particulièrement le passage des mots "so lost" de la part de Solheim.
Ce sont aussi les deux mots qui me viennent à l'esprit quand je vois les gens impliqués dans XoXo.
*Splendide visage nordique!