Léon Levinstein est « un photographe cannibale », selon la belle formule d’Armelle Godeluck. Un animal rare, très rare, au talent fou, au cadrage carnassier ; un caractère de chien sauvage ne faisant rien pour se rendre domesticable, un peine-à-jouir absolu refusant tout assouplissement, et freinant, de ce fait, la reconnaissance de son travail unique. Il faudra qu’il meurt pour que, sans le poids torturé de sa présence à l’autre, son œuvre immense, si singulièrement avant-gardiste, à la fois si proche et si distancée de son objet/sujet, commence à être reconnue pour ce qu’elle est : celle d’un photographe majeur du XXème siècle. Issues de la collection Harry Lunn et de la Howard Greenberg Gallery, les photographies exposées à la Galerie Mandarine (75006 Paris), datées et signées, sont aussi rares que le talent de leur auteur. Jusqu’au samedi 24 novembre 2018.