J’avais laissé la Californienne avec Have You In My Wilderness – que je n’ai toujours pas suffisamment écouté pour en dire quoi que ce soit de personnel. Autrement, cela remonte d’abord à Loud City Song, que je connais bien mieux mais n’avais osé chroniquer. En somme, cela faisait donc depuis Ekstasis que je n’avais pris le temps de vous reparler d’elle.
Mais le monde est petit, vraiment tout petit : il y a peu, je vous parlais du premier disque de Tashi Wada Nue (publié par le label new-yorkais RVNG tout comme Ekstasis), auquel Julia Holter a participé – et c’est sans grande surprise que je découvre que Tashi Wada a collaboré à son tour à Aviary, en l’occurrence au synthé et à la cornemuse.
La principale particularité d’Aviary est d’emblée sa présentation, et donc sa taille : il s’agit d’un double album, ce qui annonce la couleur, d’autant plus quand on connaît l’œuvre de Julia Holter. En effet, les quinze titres durent en moyenne six minutes, ce qui fait d’Aviary l’album de Julie Holter le plus exigeant… mais du coup c’est aussi le plus gratifiant.
Au même titre que Loud City Song, que j’ai justement réécouté avant de ma lancer dans le nouveau, l’apparente obscurité disparaît finalement très vite pour peu que l’on se concentre sur la musique, c’est-à-dire sur chacun des instruments qui créent ce monde finalement très onirique.
Je ne peux donc donner un avis définitif sur Aviary, si ce n’est que chaque album de Julia Holter est une véritable œuvre d’art qui exige de ses auditeurs un minimum d’attention, comme le requiert un spectacle ou une séance de cinéma. Ce n’est donc pas un hasard si Julia Holter peut sans équivoque être considérer comme l’une des artistes les plus importantes de la décennie, et Aviary un nouveau film à une filmographie discographie intouchable.
(in heepro.wordpress.com, le 23/11/2018)
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