Dylan Thomas – Maintenant

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Maintenant
Dis non,
Homme sec homme,
Mon amant tari
Renonce aux assises de roc et souffle sur l’ancre en fleur
De peur que le bouffon gesticule dans la poussière
Pour l’amour du centre, l’audace de la colère.

Maintenant
Dis non,
Monsieur dis non,
Mort au oui,
À mort le oui, l’homme au oui et la réponse
De peur que celui qui coupe ses enfants au saloir
N’ait sa sœur sans frère sur la scie.

Maintenant
Dis non,
Dis non monsieur,
Oui les morts bougent.
Ceci, mais pas cela, est ombre, le freux à terre,
Le gisant, des ruines dans l’oreille,
La marée du jeune coq jaillissant du feu.

Maintenant
Dis non
Pour que l’étoile tombe
Pour que l’orbe faiblisse
Pour que soit dissous le soleil mystique, l’épouse de la lumière,
Le soleil qui bondit en vain sur les pétales,
Le cavalier qui tombe en chevauchant la fleur.

Maintenant
Dis non
Et au diable
Le sceau de feu,
La mort aux talons hirsutes et l’âme enfermée dans le bois,
On me fait mystique comme le bras de l’air
La veine coupée, le prépuce et la nuage.

*

Now

Now
Say nay,
Man dry man,
Dry lover mine
The deadrock base and blow the flowered anchor,
Should he, for centre sake, hop in the dust,
Forsake, the fool, the hardiness of anger.

Now
Say nay,
Sir no say,
Death to the yes,
The yes to death, the yesman and the answer,
Should he who split his children with a cure
Have brotherless his sister on the handsaw.

Now
Say nay,
No say sir
Yea the dead stir,
And this, nor this, is shade, the landed crow,
He lying low with ruin in his ear,
The cockerel’s tide upcasting from the fire.

Now
Say nay,
So star fall,
So the ball fail,
So solve the mystic sun, the wife of light,
The sun that leaps on petals through a nought,
The come-a-cropper rider of the flower.

Now
Say nay
A fig for
The seal of fire,
Death hairy-heeled, and the tapped ghost in wood,
We make me mystic as the arm of air,
The two-a-vein, the foreskin, and the cloud.

C. May 1935

***

Dylan Thomas (1914-1953) – Twenty-five Poems (1936) – Collected Poems (1952) Ce monde est mon partage et celui du démon (Points Poésie, 2008) – Traduit de l’anglais par Patrick Reumaux.