Reprise de La Cenerentola de Gallienne à Garnier
Drame en deux actes (1817)
De Gioacchino Rossini
Livret Jacopo Ferreti
La Cenerentola mise en scène par Guillaume Gallienne est reprise à l’Opéra Garnier dans un lifting salutaire
Moins austère et mieux chanté (en particulier par une Marianne Crebassa tout à fait rossinienne et convaincante « bonne personne »). Florian Sempey (entendu récemment dans le fastidieux Les Huguenots de Meyerbeer) fait partie de la nouvelle distribution et explose en Dandini. Le décor ocre du metteur en scène Eric Ruf reste un mystère d’austérité heureusement réveillé par la bêtise des deux sœurs de Cendrillon (Chiara Skerath en Clorinda et Isabelle Druet en Tisbe.) ou la force tranquille d’un Adam Plachetka en Alidoro, fée clochette métamorphosée en philosophe des Lumière.
Triomphe de la Bonté
De quoi satisfaire l’ « austère qui se marre » Rossini qui avait dû se retourner dans sa tombe lors de la première version trop sérieuse et proprette de l’oeuvre, trop « comédie française » justement.
Guillaume Gallienne a mis un peu de turbulence dans son imbroglio.
Evelino Pido le chef dirige avec mesure et douceur cette partition entraînante menée par un ténor princier (Lawrence Brownlee) qui trace son sillon discret loin des traces d’un Juan Diego Flores et dont le jeu (la direction d’acteur sans doute d’Un de la comédie française) amène un vrai plus sur le plan dramatique. La version retrouvée de cette Cendrillon qui fidèle à son créateur s’éloigne un peu de Charles Perrault et fait triompher la beauté d’une héroïne capable de pardon, une vraie performance au regard de la sottise et de la cruauté de sa vénale famille. Una volta c’é un Re…l’ariette du début de l’œuvre chantée par Madame Crebassa restera longtemps dans les mémoires.