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"On ne peut pas perdre la mémoire parce qu’on ne peut pas perdre quelque chose qui n’existe pas". D’emblée, le ton est donné. Lors d’une conférence le 5 octobre 2018 à Malestroit (Morbihan), Pierre-Yves Jonin, psychologue spécialisé en neuropsychologie, s’est attaché à faire pièce aux idées reçues sur la mémoire. "Dire qu’on a une mauvaise mémoire n’a aucun sens, poursuit le psychologue. "Elle n’est pas un disque dur qui enregistre des informations, elle ne peut être pleine".
Ces dernières décennies, les avancées des neurosciences ont permis de mettre au point des conceptions plus fines et plus réalistes de la mémoire humaine. Dans les années 1980, les chercheurs Larry R. Squire et Endel Tulving ont décomposé la mémoire à long terme en différents systèmes. "On pense souvent à la mémoire épisodique quand on pense à la mémoire", relève Pierre-Yves Jonin. Si elle peut être défaillante, cette forme de mémoire correspond seulement à nos souvenirs vécus, contextualisés dans le temps et dans l’espace. "La mémoire épisodique est celle de la madeleine de Proust, précise le psychologue. "Mais il existe d’autres mémoires: la mémoire sémantique des connaissances générales sur le monde (celle qui permet par exemple de se souvenir de la capitale d’un pays), la mémoire procédurale (savoir comment nager, faire du vélo), la mémoire amorçage (qui permet de reconnaître un objet caché ou dégradé ou la mémoire conditionnement), l’apprentissage par association".
L’être humain est donc doté de multiples formes de mémoire, chacune ayant une vocation propre mais aussi liée aux autres. "La mémoire n’est pas une chambre d’enregistrement passif mais un ensemble de processus actifs", observe Pierre-Yves Jonin. Loin d’être une simple boîte à archives à la contenance limitée, la mémoire constitue un véritable réseau interactif au service de notre perception du monde et en interaction avec lui. Nos souvenirs et nos connaissances ne sont ni retrouvés, ni récupérés. "Quand on cherche à se rappeler, on reconstruit un souvenir", conclut le psychologue. Au risque parfois de se tromper. Mais ça, c’est une autre histoire…
Aujourd'hui 31e et dernier jour du signe astrologique du Scorpion. Selon le dicton, "à la Sainte-Cécile, si on plante des pois, ils viennent comme des mâts". Sont nés notamment ce jour: le compositeur Jacob Obrecht, l'homme d'affaires Thomas Cook, la reine Ranavalona III, l'écrivain André Gide, l'homme politique Charles de Gaulle, le physicien Louis Néel. Pas de journée mondiale. Au Costa Rica journée du professeur et au Liban fête nationale. En France bonne fête aux Cécile et Philémon!