Dès 1906, Ravel avait le projet de créer une Apothéose de la valse en hommage à Johann Strauss. Mais bien sûr, la Première guerre mondiale a complètement éloigné Ravel (et la société tout entière d’ailleurs) de cette vision romantique de la valse, typiquement 19è siècle. Le compositeur français fera donc percevoir dans son oeuvre la décadence de la civilisation, toujours menacée par la barbarie.
Le musicien composa selon sa propre expression un « tourbillon fantastique et fatal », somptueuse évocation de la grandeur, de la décadence puis de la destruction de la civilisation occidentale. Il écrit lui-même à propos de sa partition : « Des nuées tourbillonnantes laissent entrevoir, par éclaircies, des couples de valseurs. Elles se dissipent peu à peu : on distingue A) une immense salle peuplée d’une foule tournoyante. La scène s’éclaire progressivement. La lumière des lustres éclate au ff. Une Cour impériale, vers 1855. »
Voici La Valse, interprétée par l’Orchestre national de France dirigé par Leonard Bernstein.