50 X les Beatles

Publié le 22 novembre 2018 par Hunterjones
(À J.L.)
Expliqués sommairement en 50 chansons choisies:
A Day in The Life
Un orchestre de 41 musiciens a été engagé pour ce morceau, mais sur place, bien qu'habillé de manière très formelle, Paul McCartney les as obligé à jouer avec des nez de clowns et des chapeaux de fête. John est le compositeur principal du morceau et s'est inspiré de Tara Browne, un gosse de riche bien connu des cercles cools, tué dans un accident de voiture, et la Une du UK Daily Express qui parlait d'une étude révélant que le matériel pour remplir les 4000 nids-de-poule de la route de Blackburn remplirait probablement le Albert Hall. La partie du milieu de Paul était pensée pour une autre chanson, mais comme il n'arrivait pas à la compléter, il l'a glissée ici. Paul est aussi responsable du passage du "I'd love to turn you on".

A Hard Day's Night
Le groupe vient de terminer un film et à la fin d'une dure journée de travail commencée très tôt le matin, Ringo s'exclame "Boy, that was a hard day's...night!" en voyant qu'il fait noir dehors et qu'on est maintenant le soir. Tout le monde aime. John plus que quiconque puisqu'il a lui-même utilisé l'expression dans son livre In His Own Write avant même que ce ne soit une chanson ou un film. Ler producteur lui dit qu'il doit composer une chanson avec ce titre et on changera le film Beatlemania! en Hard Day's Night. Il pense que John aura une chanson d'ici une semaine. Non, il la compose en moins de 24 heures. 

Across The Universe
John venait de se chicaner avec sa première femme, Cynthia, au lit, quand il ne parvint plus à s'endormir. L'air et surtout les mots, qui sont le contraire de l'hostilité, lui sont venus à l'esprit et il l'a composé en descendant du lit. Jai Guru Deva Om est un mantra en sanskrit voulant remercier le gourou Dev, mentor du Maharishi. Cette chanson cosmique a été enregistrée avec les voix de deux jeunes fans, Lizzie Bravo et Gayleen Pease, quand Paul & John ne s'entendaient plus sur qui faussait le plus. Leur voix sont venues égaliser le tout.

All My Loving
Paul a écrit ce morceau comme un poème d'abord, en se rasant le matin, après avoir été interviewé par Jane Asher, duquel il tombait amoureux. Le même soir, il composait la musique qu'il pensait d'abord country/western. John a toujours adoré sa propre contribution à la guitare sur le morceau. George fait un solo de guitare influencé de Chet Atkins. Admirable guitariste.
All You Need Is Love
Cette chanson est d'une rare construction musicale. Son refrain n'est qu'un seule note et son tempo est en 7/4. Paul McCartney dira que toute la candeur de John Lennon est condensée dans ce morceau, que cette pièce était John tout entier. C'est un de mes morceaux préférés par son apparente simplicité et son message aussi simple que compliqué.

And I Love Her
Ce fût l'une des premières chansons pop dont le titre commençait par un milieu de phrase. Inspiré par Perry Como, John y compose 35% de la chanson (0:54 à 1:09). Paul compose le plus gros du morceau, pas pour une fille en particulier, et s'impressionne lui-même pour la première fois. John parlera de ce morceau de Paul comme son premier Yesterday

Back In The USSR
Auprès de Mick Love, des Beach Boys, en Inde, en 1968, celui-ci conseille à Paul qui lui fait entendre son morceau musical, croisement entre Ray Charles et Chuck Berry, de parler des villes, ce qui fait le succès des Beach Boys. Paul suivra son conseil, mais en Russie! La chanson est d'abord pensée pour être offerte à la jeune mannequin Twiggy. Paul, en hommage à l'inspiration de Love, insérera un clin d'oeil aux Beach Boys en faisant chanter aux autres les "OU-ha-Ouu" qui rendent les Beach Boys si célèbres. Vives tensions chez les Beatles, Ringo quitte le studio et se sauve dans les îles Sardines pour reconsidérer sa place dans le band. Paul jouera la batterie du morceau.

Because
Quand Yoko joue la sonate à la lune de Beethoven au piano devant John, celui-ci lui demande de la jouer à l'envers. Il vient de trouver un nouveau morceau. Unique chanson où les trois voix (McCartney, Lennon, Harrison) sont chantées toute la chanson, on les réimposent les unes contre les autres 3 fois ce qui crééra 9 voix chantées. George y joue du synthétiseur Moog, ce qui est sa première utilisation enregistrée ever. Il apprend l'instrument en quelques minutes, sans guide. Un autre de mes morceaux préférés.

Birthday
Pressés par l'envie de voir le film The Girl Can't Help It au cinéma, on enregistre la musique, un blues pas trop compliqué. Ils complètent le morceau, inspiré par le film par la suite où y apparaît Little Richard (que les Beatles aiment tous). Ce morceau est l'un des tout derniers où Paul et John travaillent vraiment ensemble, dans une relative harmonie.

Blackbird
Inspiré par Bach pour la musique et par les tensions raciales (à Little Rock entre autre) du moment aux États-Unis, Paul chante tout en symbole la révolution qu'il souhaite à la communauté noire oppressée alors (et aujourd'hui encore). Il n'y a que trois sons sur ce très joli morceau de musique, la voix de Paul, sa guitare acoustique Martin D-28 et un petit tapement qui vient, ou bien d'un métronome, ou bien du pied, ou d'une troisième main frappant l'acoustique. Paul lui-même ne s'en souvient plus.

Come Together
C'est le prêtre du LSD, Timothy Leary, qui commande à Lennon une chanson qui serait le slogan de sa campagne électorale comme gouverneur de la Californie: "Come Together, Join The Party". Lennon compose le morceau mais la campagne de Leary sera si désorganisée que la chanson ne sera jamais plus pour lui. Morris Levy, propriétaire de la chanson de Chuck Berry You Can't Catch Me poursuivra John Lennon pour avoir volé des paroles et l'idée de la chanson (ralentie). John réglera hors cours en promettant de livrer un album de reprises mettant en vedette quelques chanson de Levy. Ce qu'il fera 5-6 ans plus tard.

Dear Prudence
En Inde, Donovan enseigne à Lennon une nouvelle manière de pincer les cordes de sa guitare. Prudence Farrow, soeur de Mia, prend les enseignements du Maharishi très au sérieux, trop. Elle tombe dans une semi-dépression et s'enferme dans sa chambre, pour méditer avec plus d'intensité. Tous ses amis, dont Lennon, s'inquiètent pour elle. Ils chantent à sa porte de sortir de là. Cette chanson y naît pour John. Ringo boude encore. Paul est à la batterie.
Do You Want To Know a Secret
John Lennon s'inspire d'un morceau des Stereos, et écrit ce morceau quand Brian Epstein ne le convainc pas de ne pas se marier avec Cynthia en 1962. Epstein veut vendre 4 jeunes célibataires, et John & Cynthia brisent cette idée. Epstein leur offre son loft afin qu'ils y passent une discrète lune de miel. Lennon y compose ce morceau, dont le secret est qu'il est vraiment en amour. Rare moment où le principal auteur de la chanson ne chante pas le morceau. C'est George qui chante ici

Get Back
Ça devait être la pièce titre de ce qui est devenu Let It Be. Get Back comme un retour aux sources. Mais cet album séparera les Beatles. Billy Preston est amené en studio par George Harrison pour y jouer du piano, ça aidera à calmer les grandes tensions entre les membres pendant l'enregistrement. John, entre autre, sait que Paul chante le refrain à Yoko. Il est insulté. 
Girl
Il y a une intimité dans les chansons de Lennon, une transparente naïveté, un perpétuel candide qui me rappelle continuellement mon propre père. La première ligne de la chanson est chantée très haut et semble sortir de la voix d'une jeune homme sortant de l'ombre jusqu'à ce qu'on réalise qu'il parle, plus loin, directement à cette fille. Paul & George, pour rigoler, y mettent du "grossier déguisé" en chantant derrière "tit-tit-tit-tit-tit-tit-tit-tit-tit-tit-tit-tit-tit-tit-tit whouou, whouou". John aspire son propre désir. Les Beatles deviennent sexuels.

Hello, Goodbye
Un ami de Paul, Alistair Taylor, lui demande un jour comment il compose ses chansons et où prend-il ses idées. Paul lui en fait la démonstration sur son harmonium. Il lui demande de dire le contraire de ce que Paul chante. Noir, Taylor répond blanc. Oui, Taylor répond Non. Et ainsi de suite. La chanson naît. Lennon trouve idiot. Encore plus quand la chanson est choisie pour la Face A d'un single et la sienne, I am the Walrus, pour la face B.

Help!
Chanson titre d'un film qui devait s'appeler Eight Arms to Hold You!, mettant en vedette les Fab Four. Paul aide John a accélérer le rythme car John la propose d'abord en ballade. Personne ne se doute qu'il demande de l'aide pour vrai. En proie à une lente dépression. D'abord sournoise mélancolie. Une autre de mes chansons préférées. Pour les harmonies.
Helter Skelter
Pete Townshend, des Who, raconte à un journal que le groupe vient d'enregistrer la chanson la plus sale  et malsaine de leur histoire, le rock'n roll le plus hostile qui soit. Paul choisit de relever le défi et de faire mieux. La première version est un long jam de 27 minutes. On fait ensuite 21 versions différentes de 5 minutes chacune. La dernière étant celle gardée pour l'album. Ou Ringo hurle pour vrai, écoeuré, "J'ai des ampoules plein les mains!", alors qu'il a les mains en sang. Charles Manson comprend ce morceau fatalement tout de travers.

Here Comes The Sun
Le pont musical rappelle Badge de Cream que George Harrison a aidé à composer pour Clapton. C'est dans un jardin, un beau matin d'avril, qu'il compose la première ligne et les premiers accords face à Clapton, qui ne traîne jamais sa guitare à son premier café. La chanson naît sous ses yeux. Harrison était lumineuse magie.

Hey Jude
Paul écrit ce morceau pour le fils de John, Julian "Jules", car ça lui fend le coeur de le voir abandonné par son père John. Trop narcissique celui-là, il pense que Paul lui parle à lui, la première fois qu'il l'entend: "Go out and get her" ? Ben oui! je quitterai Cynthia pour Yoko! Plus long morceau des Beatles pour les radios. Julian en restera éternellement touché.
I Am The Walrus
Cette chanson est la réponse de John Lennon à ceux qui tentent de déchiffrer les paroles des Beatles. Il y multiplie les fausses pistes en disant à peu près n'importe quoi. Il voulait aussi écrire un peu comme Dylan, qui s'en tirait avec des imageries obscures pour l'auditeur, mais rusées pour le contemporain. Lennon s'inspire de Alice au Pays des Merveilles et y mêle des extraits de King Lear qui joue à la radio au même moment. J'aime tant ce morceau qu'un de mes animal de compagnie s'est appelé KooKooKeChoo.

I Should Have Known Better
Lennon compose ici un morceau où il interprétera le solo d'harmonica. Paul y joue de la guitare 12 cordes. Dans le film A Hard Day's Night, les Beatles chantent ce morceau à un groupe de filles, dont l'une des actrices est Pattie Boyd. Celle-ci deviendra la femme de George Harrison et le quittera pour son meilleur ami, Eric Clapton. Les deux mariages se termineront mal. She should have known better.  

I Will
Voilà un morceau qu'il est fort agréable à chanter en tout temps à son amoureuse. Ce que je fais très souvent à la mienne.Sur le version endisquée, Paul joue les notes qu'il aurait fait à la base (mais qu'il ne fait pas puisque guitare acoustique en main) avec sa bouche. McCartney avait tenté, sans succès, en Inde, avec Donovan, de mettre des paroles sur le morceau instrumental et ne réussira à le faire qu'à son retour, plus amoureux que jamais de Linda Eastman.
I'm So Tired
Lennon est en Inde, crevé, avec Cynthia, mais appelle en cachette Yoko tous les jours. Il ne croit plus au Maharishi, veut revoir Yoko, veut autre chose. La vie lui est lourde. Il compose cet intéressant blues. J'en chante le refrain assez souvent, revenant crevé du boulot. Il invective Sir Walter Raleigh, pour avoir importé le premier, le tabac de l'Amérique au Royaume-Uni, au 16ème siècle, tabac qui a rendu Lennon dépendant de la chose.

In My Life
John s'inspire des Temptations pour ce fort joli morceau, définitivement un de mes préférés. Il compose avec Paul la musique, mais John est responsable des paroles qui sont très personnelles, pour la première fois, et évoque ses amis comme Stu Sutcliffe ou Pete Shotton. On laisse un trou vers le milieu pour que George Martin y inclus quelque chose qui ne vient pas aux auteurs. Martin y jouera du piano, dont il accélèrera le rythme au point qu'on croit y entendre de la harpe.

Julia
John perd sa mère, Julia, tuée par une voiture qui la fauche quand John n'a que 17 ans. C'était sa tante qui l'élevait depuis que son père avait déserté la famille, choisissant se sauver au retour de la guerre. À 17 ans, il commençait tout juste à se rapprocher d'elle, et elle lui avait appris le banjo. Ce sera la seule chanson des Beatles où John fait absolument tout, tout seul.
Love Me Do
Cette chanson est écrite par Paul & John quand ils ont respectivement 16 et 17 ans. Ils avaient écrit ensemble avant, mais c'était le premier morceau qu'ils jugeaient convenable d'enregistrer. La tante de John n'est pas convaincue du succès de leur entreprise. George Martin suggère à John, qui chantait à l'origine beaucoup plus du morceau, d'y inclure un peu de son harmonica. John a volé l'instrument en Allemagne. Paul en a écrit les mots, à propos de sa copine du moment, Iris Caldwell.

Lucy in the Sky with Diamonds
Suffit les niaiseries. John a bien tenté de nous convaincre que ce morceau était inspiré d'un dessin de son fils sur une amie de l'école (une Lucy O'Donnell). Mais on est pas tous des valises. Donovan confirme que John apprend à écrire en utilisant de l'imagerie de peintre, comme des ciels marmelades et des rêves tangerines. Décor que le LSD aime stimuler dans les imaginaires. Autant que les jeunes femmes endiamantées dans le ciel. Passe la pilule, John.

Michelle
Paul et John, étudiants, trouvent de bon goût les soirées entre jeunes où on échange quelques mots en français. Ni l'un ni l'autre ne parle toutefois français. Paul invente même quelques fois des mots pour rigoler (ou charmer). On s'entend qu'on devrait glisser de vrais mots, dans une chanson un jour. Paul demandera à la femme d'un ami de lui écrire quelque chose. On lui propose Michelle, ma belle, ce à quoi Paul répond "Those are words that go together well" qui sera aussi traduit en chanson à un certain moment. Pour le plus grand bonheur du public francophone mondial. Non Paul ne dit pas Sunday monkey won't play piano song, play piano song.  John introduit la partie "I love you, I Love you, I looooove You...".

No Reply
Inspiré par un morceau de Herman's Hermitt's, John raconte une histoire qui a un début, un milieu et une fin, ce qui lui donne l'impression d'avoir écrit son tout premier morceau de musique complet. La chanson débute par la voix, chose qui n'était plus osée depuis Elvis. George Martin est ici au piano. Ringo est malade pour les versions studios, mais se rétablit à temps pour la version de l'album. Une de mes favorites.

Norwegian Woods (This Bird Has Flown)
John écrit sur une affaire qu'il a eu, durant son mariage avec Cynthia, mais avec assez d'obscurantisme pour que ça ne paraisse pas trop. À la Dylan. D'ailleurs Dylan en fera un pastiche sur le même moule pour Blonde on Blonde. Ringo y joue de la cymbale au doigt et George, de la sitar, pour la première fois.  

Ob-la-di Ob-la-da
Jimmy Scott, dont le band reggae se nomme Jimmy Scott & the Ob-la-do ob-la-da band  se promène partout en disant constamment "ob-la-di ob-la-da life goes on!". Quand McCartney enregistre ce qu'il a écrit, Scott demandera une portion des revenus. McCartney lui répond que ce ne sont que des mots, pas des airs empruntés. Quand Scott est emprisonné et qu'il a besoin d'argent, Pal et un ami (Alistair Taylor) avancent les sous pour le sortir de prison, en échange qu'il cesse ses réclamations. John, Ringo & George détesteront le morceau, réenregistrée trop souvent, trop longtemps. George s'en confesse même sur un morceau du même album (blanc) (2:06).

Octopuss' Garden
Ringo écrit ce morceau quand il boude aux îles Sardines. Là bas, un capitaine de bateau lui offre de la pieuvre, ce qu'il refuse. Il doit toutefois endurer l'histoire des pieuvres racontée par ce capitaine. Ringo apprend qu'il doit être bien et tranquille de vivre au fond des mers. Il a besoin de refuge dans le tumulte Beatlelien. George Harrison l'aide musicalement et c'est Ringo qui fait le solo de "bulles" en soufflant dans un verre d'eau. 
Paperback Writer
Paul écrit ce morceau inspiré de ses amis qu'il a aidé à partir dans l'édition, et la publication de livres. Il pense à John Dunbar et à Martin Amis dont il découvre la littérature qu'il aime beaucoup. Il écrit de leur point de vue tentant de vendre leurs livres aux éditeurs. Vous remarquerez que George & John chantent derrière Frère Jacques (1.03 à 1:32) à un certain moment. 

Penny Lane
La chanson rend justice au génie musical de Paul lorsqu'il écrit, à la station de bus Penny Lane où il attend John, ce magnifique morceau. Il écrit ce qu'il voit. Cet environnement qui est le point commun de Paul, George & John depuis qu'ils sont enfants. (ils ont eu le même coiffeur qui est celui de la chanson). La pretty nurse sera Beth Davidson, qui épousera Pete Shotton, ami de John. Les finger pie et keeps his fire engine clean sont des références sexuelles cachées dans un morceau prétendu familial. L'ajout de trompette est une idée de Paul (et George Martin). Une idée légendaire.

Piggies
Bien qu'alors très riches, les Beatles étaient tous d'origines assez humbles (Paul, moins). George écrit sur les riches, les traitants de porcs. La mère de George sera celle qui suggère la ligne "What they need's a damned good wacking!". Ça fera écho dans la tête dérangée de Charles Manson. Harrison suit la thématique animale de l'album qui parlera aussi de ratons, d'oiseaux noirs et de chasseurs.
Polythene Pam
John s'inspire de deux femmes. Patricia Hodgett, ou Polythene Pat, une fan de la Cavern où se produisait les jeunes Beatles, et qui avait l'habitude, lorsqu'intoxiquée, de manger de l'emballage de polymère. L'autre est Stephanie, copine de son ami poète Royston Ellis, avec lesquels John aurait eu un trip à trois. Dans lequel on s'était costumé en sac de polythène, sur un drap...de polythène.

Rocky Racoon
À l'origine, Paul écrit Rocky Sassoon en Inde, avec John et Donovan. Mais il change Sassoon pour Racoon, qui fait plus cowboy. Pastiche des chansons folk d'Amérique, John y joue de l'harmonica et Paul y glisse quelques notes d'accordéon. George Martin est au piano western. 
Sexy Sadie
Le première version a pour titre Maharishi. Le reste des paroles lui sont toujours adressées. Mais pour éviter des poursuites, John change le titre afin d'en dévier le propos. Sa déception de l'arnaque du Maharishi, qui tentera de violer Mia Farrow, faisant quitter tout le monde, devient une déception amoureuse auprès d'une femme sexy déguisée dans sa chanson. John l'enregistre 52 fois tellement il est dans tous ses états au retour d'Inde. Leur gérant s'est enlevé la vie, son mariage s'effondre, le groupe n'écrit plus ensemble, le Maharishi les as trahis, Lennon est dans un mauvais état d'esprit.

She Came In Through The Bathroom Window
L'amalgame de Polythene Pam fait référence à deux femmes qui avaient été payées 1500$ chacune pour voler les bandes originales de A Day in The Life chez David Crosby et les donner à une station de radio qui les ferait jouer en primeur, deux mois avant l'heure. Sunday's on the phone to Monday, Tuesday's on the phone to me fait référence au détective Sunday, appelant le producteur trahi, Billy Monday, qui lui, avait appelé l'actrice Tuesday Weld, amie de Paul, qui l'avait mis au fait de "l'emprunt". Paul y joue de la guitare et George de la base. Rôles inversés.

She's Leaving Home
Paul écrit ce morceau quand Melanie Coe, une jeune fille de 17 ans, enceinte, fugue de chez elle et fait la une des journaux fin février 1967. John y ajoute une sorte de choeur grec avec des paroles que sa tante Mimi, qui l'a élevé, lui aurait aussi dites, à lui. Aucun Beatle ne joue d'un instrument puisque les arrangements ne sont qu'orchestraux. Un quartet et une harpiste, dirigés par Mike Leander. Qui avait aussi fait les arrangements d'un autre morceau, d'un autre grand band. 

Something
George est inspiré par la première ligne d'une chanson de James Taylor, George compose ce morceau, attendri par la beauté de sa conjointe (Pattie Boyd) mais dont le mariage est fragile depuis qu'il est revenu d'Inde et devient obsédé par la méditation. Et mélancolique. Ce sera l'une des chansons les plus jouées dans le monde des Beatles. La préférée de Lennon sur Abbey Road. La préférée de Frank Sinatra ever. Un très beau morceau. D'abord composé au piano. Et pensé pour Ray Charles. Mais que Lennon oblige Harrison à reconsidérer son idée.

The Ballad of John & Yoko
Dernier morceau vraiment composé par Paul et John. On y raconte la vie conjugale de John & Yoko depuis un an ou deux. Les lignes Christ it ain't easy et They're gonna crucify me empêchent la chanson de jouer à la radio un peu partout. La pochette du single confirme l'état du groupe. L'obstruction bien en vue. Cette ballade n'en est pas une au sens musical. Mais c'est un bon morceau. Plus Lennon solo que Beatles. George et Ringo n'y sont que sur photos.
The Fool On The Hill
Paul & son ami Alistair Taylor promènent le chien de Paul. Soudainement, ils le perdent de vue. Apparaît, là où il n'y avait personne quelques secondes avant, au sommet d'une colline, un homme, ne disant rien et les regardant. Il finit par leur dire après un temps. "quelle belle vue d'ici". Ce que McCartney et Taylor confirment, mais ils cherchent encore le chien de Paul. Le temps de se retourner, l'homme avait disparu, ce qui était impossible pour Paul & Allistair, bien à jeun. Paul écrit le morceau sur cette vision commune paranormale (et a retrouvé son chien). Il aurait sauté dans le vide? Rien dans les journaux ne le confirme le lendemain. Il n'y aura jamais d'explications sur cette apparition. Simplement une bonne chanson qui en naît. Où la flûte y est fameuse.

We Can Work It Out
Paul écrit ce morceau en référence à sa copine du moment, Jane Asher, avec laquelle il éprouve des difficultés. John y ajoute la section "life is very short..." et la chante. Le tandem McCartney/Lennon est alors très fonctionnel. Et a beaucoup de succès. Si John accepte le leadership de Paul. Plus musical, discipliné et structuré.
When I'm 64
Paul écrit la musique pour ceci quand il a 15 ans. Il n'y met des mots dessus que pour les 64 ans de son père. Ironiquement Paul et Heather Mills se séparent quand Paul a 64 ans. La réponse à la question de son refrain, pour lui, serait donc non. Lennon, impressionné dira "jamais je n'aurais pu écrire un morceau de la sorte". George Martin colore la direction sonore d'un son des années 20. beau morceau.

While My Guitar Gently Weeps
Lisant I, Ching, le livre chinois du changement, George Harrison veut écrire un morceau des deux premiers mots du livre: Gently Weeps. Eric Clapton, ami de George, brille à la Les Paul là-dessus. Bien que ce ne fût jamais un hit, la chanson reste un des morceaux les plus durables du groupe. Certainement l'un des meilleurs de George Harrison.
Yesterday
Paul était d'abord gêné de ce morceau. Il avait été le seul Beatle à l'enregistrer, en compagnie d'un quatuor à cordes. C'était une ballade dont la première ligne avait été Scrambled eggs, oh you've got such lovely legs. Paul la composera en vacances avec Jane Asher. Bruce Welch, des Shadows, se fait emprunter sa guitare pour que Paul essaie quelques notes et comprend plus tard qu'il créait alors la chanson la plus populaire de tous les temps. Quand il s'apprête à la jouer au Ed Sullivan Show, un technicien tenant le rideau avant son entrée en scène lui demande: es tu nerveux? ce à quoi Paul répond Non(mentant). Tu devrais, dit l'homme, ils seront 73 millions à t'écouter en direct

You Never Give Me Your Money
Cette chanson fait référence à la mort de leur gérant Brian Epstein et à tous les problèmes financiers qui en sont nés. C'est la première chanson d'un collage qui en croisera plusieurs autres pendant 15 minutes jusqu'à la fin de l'album Abbey Road, jusqu'au morceau The End. Très joli début. 4 chansons incomplètes y sont intégrées.

You've Got To Hide Your Love Away
On a soupçonné que cette chanson était pour Brian Epstein qui cachait son homosexualité. La réalité était plus cruelle pour le couple Lennon/Cynthia. Lennon est le seul Beatle marié. Et doit le cacher. Dans une gare, Cynthia perd John dans une foule de fan et John (et les autres Beatles) sont poussés dans le métro/train et amenés ailleurs. Elle comprend qu'elle perd son homme pour toujours. John y chante, triste et on entend dans son interprétation, une déchirante mélancolie. Il l'aurait enregistré en une seule prise. Très jolie guitare Dylanesque. Un de mes morceaux préférés.
Pour les 50 ans de la sortie de l'Album Blanc.
Un album de 4 artistes. Et non un groupe.
50 ans, aujourd'hui.