Je me rappelle qu'en ce début d'année 2018, j'avais envie de vacances, d'évasion. Je pouvais passer des soirées entières à arpenter des moteurs de recherche d'hébergement de vacances, à baver sur la destination qui me ferait rêver. ( vous aussi vous faîtes ça, rassurez-moi ? ) Mais pas trop loin, juste pour changer d'air. J'avais fini par jeter mon dévolu sur l'Espagne en parcourant Holidu, l'un des sites référents en matière d'hébergements.
Et puis le Comité d'Entreprise de ma boîte a lancé en Février un sondage auprès de tous les salariés pour savoir quelle destination de vacances nous ferait le plus rêver. Entre l'Islande, le Costa Rica et le Pérou, le choix était plus qu'ardu ( que la Vie est difficile parfois ) C'est le Pérou, talonné de près par le Costa Rica, qui a remporté les suffrages. Moi j'avais pas voté pour lui, mais ça restait le Pérou quand même. L'Amérique Latine, les bonnets en alpaga, les lamas et le Macchu Picchu, ça me faisait fantasmer. J'ai rangé l'Espagne dans un coin de ma tête ; on verrait plus tard.
Aussi, j'ai décidé pour la première fois de ma carrière dans cette boîte ( enfin " carrière "...Ca ne fait que 3 ans que j'y suis salariée ) de m'inscrire, en me disant que j'avais rien à perdre en tentant ma chance. Parce que tu te doutes bien qu'en proposant un voyage limité à 20 ou 30 personnes dans une entreprise qui compte plus de 400 salariés, forcément y'a des règles de priorité qui font que ton inscription ne garantit pas que tu seras sélectionné pour le voyage.
Et au mois de Mai, la réponse est tombée : je partais au Pérou ! Yiiiiihhhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !
Ce voyage duquel je suis rentrée le 12 Octobre m'a enchantée. Et le mot est faible. Par conséquent, au même titre que je vous avais narré mon voyage en Crète de 2014 et vu vos retours fort positifs sur mes réseaux sociaux, je me suis dit qu' une série de billets sur mon séjour au Pérou vous plairait. Alors vous êtes prêts ? C'est partiiii !
Avant d'entamer cette série, un petit paragraphe sur les préparatifs s'impose. Dans mon cas, mon organisation-type était autrement appelée " organisation à l'arrache ".
Certes, sur les conseils du voyagiste, j'avais bien pris soin de me faire prescrire un médicament contre le Mal Aigü des Montagnes ( MAM )( ceci n'a rien à voir avec une femme engagée dans la politique dont on n'entend plus parler ) et aussi un répulsif à moustiques. Parce que côté jungle, il paraît que les bestiaux sont sacrément voraces. Et puis, il avait bien dit à tout le monde de prévoir des vêtements chauds, UNIQUEMENT des vêtements chauds, le voyagiste. Parce que là-bas il fait froid et qu'on va salement grimper en altitude. Et qu'en haut, il fait encore plus froid tu vois.
J'insiste parce que c'est important pour la suite du récit : médicaments contre le MAM, répulsif à moustiques, vêtements chauds.
Voilà ce qu'il fallait retenir de la réunion de préparation au circuit ( ah oui parce que c'était un circuit, j'ai oublié de préciser ce point important ).
Dans mon cas particulier, je devais aussi emmener tout un tas de bordel inhérent à mes deux opérations fessières toutes fraîches récentes. On s'envolait le lundi 1er Octobre et mon chirurgien me donnait le feu vert pour partir... le Vendredi 28 Novembre.
Ceci explique en partie le fait que j'ai préparé ma valise la veille. #MauvaiseFoiPower
Bref, le dimanche soir à 23h30, je bouclais une monstrueuse valise retrouvée dans ma cave ( et laissée là par les ex-propriétaires de l'appartement il y a 8 ans ). Dedans j'ai balancé, dans le bordel le plus complet ( mais organisé quand même, avec des petits sacs en tissu et tout ) :
- mon vanity de 5,8kg. Je n'ai jamais compris comment il pouvait peser un âne mort, étant donné que je n'avais emmené que des miniatures de produits ;
- un blouson de ski, des sous-vêtements thermiques, un pantalon de randonnée, des grosses chaussettes et des pulls en polaire.
- des culottes ( évidemment ) et un maillot de bain ( je suis optimiste de nature. )
- une pharmacie ambulante à base de pansements, adhésifs, désinfectants, anti-douleurs et compagnie ( merci les bobos fessiers )
- mon appareil photo Reflex
- un pyjama
- une robe-pull et des collants
- 3 paires de chaussures ( ben quoi ? )
- mon Bullet journal et tous mes feutres / stylos / marqueurs ( ceci ne sortira finalement jamais de ma valise pendant les 12 jours suivants )( voyagez léger qu'ils disaient )
Dans mon " bagage à main ", j'ai glissé mon ordinateur, un peu de bouffe, mon passeport ( évidemment ), Marmotte le doudou ( que Lalutine a choisi parmi une vingtaine de spécimens pour être mon compagnon de voyage poilu ), et mes bas de contention. Dans mon cas, la dénomination bagage à main est une grosse blague puisque jamais ô grand jamais je ne me serais trimballée avec un sac d'un poids pareil un jour ordinaire. Bref.
Le moment de la pesée de valoche restera un GRAND moment. Au milieu de mon salon, je me retrouvais fort dépourvue, perchée sur mon pèse-personne avec la valise énorme au-dessus de la tête ( bobo mes épaules ! ) , à me dire " okay, ma valise de la taille d'un frigo pèse 25,5kg ".
J'ai regardé le poids maximal autorisé par Air France : 23 kg.
Musclor me glisse que si le supplément bagages n'est pas trotrop cher, je peux me permettre de garder ma valise telle quelle.
J'ai regardé le tarif du " supplément bagages " sur le site d'Air France.
J'ai décidé de vider du poids.
Mon vanity est donc passé de 5,8kg à 4kg en enlevant seulement 2 ou 3 produits riquiquis ( j'ai pas compris ), et j'ai aussi enlevé 2 tee-shirts ( le voyage m'apprendra qu'il FALLAIT PAS ).
Mon frigo ma valise pèse désormais 22,6kg. Je demande à Musclor de vérifier : 22,6kg.
On est bon les gars ! Il est 1 heure du matin et je danse de joie dans mon salon. ( tout en gardant à l'esprit que je ne m'autorise que 400 grammes de souvenirs à ramener - ça va être chaud cette histoire ).
Bordel. J'ai pas dormi de la nuit. J'avais tellement peur de rater mon réveil à 4h50 ( oui oui vous avez bien lu ) que j'ai passé tout mon temps à fixer ces putains de chiffres qui défilaient. La tête dans le sac les chaussettes, je me fais couler un café tout en bourrant mon " bagage à mains " des dernières petites choses indispensables à ma survie pour ce long vol de 12 heures qui m'attend : des bonbons, un jus de fruits, mon chargeur de téléphone, une batterie mobile, mon masque à dodo, des boules quiès et un bouquin. Je prends aussi un stylo et un carnet. Histoire de relater toutes les péripéties de ce voyage.
Après avoir retrouvé mes compagnons de voyage ( = mes collègues et leurs conjoint(e)s respectifs ) sur le parking du boulot à 5h50, nous prenons notre navette direction Roissy Charles de Gaulle.
Une heure après, nous faisons la queue pour enregistrer nos bagages. Je fais des prières intérieures pour que mon pèse-personne ne se soit pas trompé. J'ai le chiffre 22,6 qui défile devant mes yeux non-stop. Pour m'occuper l'esprit, je distribue à qui veut des bonbons à la réglisse. Entre deux prières au dieu Balance, je prie aussi pour avoir un siège côté couloir. D'habitude je suis plus partisane du hublot, mais avec mon cul en chou-fleur mes douleurs fessières, je serais plus à l'aise d'être côté couloir pour être libre de me lever régulièrement.
Après l'enregistrement long, très long, je fonce vers le duty-free pour m'acheter une cartouche de cigarettes. Je regarde ma montre. Il reste 30 minutes. J'entreprends alors de traverser tout le terminal pour trouver le fumoir, et éventuellement une machine à café. Il est 10h10, l'avion décolle à 10h45, on est LARGES.
Je trouve une machine à café qui met environ 6 minutes douze à délivrer mon divin nectar. Je cours presque jusqu'au fumoir. Là j'en grille une. Je suis rejointe par Lolo, la femme d'un collègue ( autrement appelée Mamie ) qui m'accompagne pour en griller une seconde. On va se farcir 12 heures d'avion, je rappelle. De journée. ( ah oui j'ai aussi glissé des patchs nicotiniques dans mon bagage à main ). En gros le fumeur à quelques minutes de décoller, faut pas le faire chier !!
Je fais un détour par les waters puis nous nous dirigeons vers notre porte d'embarquement. De loin, on voit le mari de Lolo qui arrive d'un bon pas, arrive à notre hauteur puis nous engueule : " HEY ça fait deux fois qu'on appelle votre nom DANS TOUT LE TERMINAL ! On est prêt à décoller, qu'est-ce que vous foutez ?! ". Et moi de répondre, aussi sereine que le Dalaï Lama : " il est 10h30, on décolle à 10h35. Je SAIS que tu nous fais une blague ".
On arrive au comptoir avec 4 hôtesses Air France devant : on se fait engueuler par deux sur 4 qui ont les sourcils froncés et tout.
Ah.
C'était peut-être pas une blague.
Nous traversons l'avion sous une trentaine de " oh hé la hooooonte, on n'a pas décollé à cause de vous deux !! ".
J'avoue, c'est un peu la honte quand même. Alors sans faire d'histoire, en lançant des sourires un peu niais, je m'installe et boucle ma ceinture. Et tant pis si je n'ai ni un siège au hublot ni un couloir ( dammit !!! ) mais que je me retrouve coincée au milieu d'une rangée de quatre. Mauvais karma.
Pour la petite histoire, nous décollerons en réalité avec 45 minutes de retard puisque le Commandant de Bord nous expliquera qu'un voyageur ayant embarqué sa valoche mais pas sa propre personne l'a contraint à faire vider la soute pour débarquer la valise sans son propriétaire. Question de sécurité.
Et à Lolo et moi, ça nous a fourni un alibi d'enfer puisqu'on a pu claironner " vous VOYEZ ?? C'est pas NOTRE faute qu'on est en retard, NA. "
Je passe rapidement sur le décollage ( l'un des rares moments de ma vie où je me tais ) et sur les douze heures de vol qui s'ensuivirent. Il faut juste savoir que je me suis auto-congratulée d'avoir enfilé mes bas de contention, que finalement ma voisine de droite s'est levée tellement souvent que j'ai pu me dégourdir les pattes ( et soulager mon postérieur )( je parle de mes bobos, pas de mon transit ) environ six heures sur douze. Que la bouffe était mangeable mais qu'on est encore loin du Ritz. Que Marmotte n'a pas moufté de tout le vol. Que les hôtesses ont fait joujou avec la climatisation pendant 12 heures et j'ai donc foulé pour la première fois le seul péruvien la goutte au nez. Le premier bruit qui sortira de ma bouche en Amérique Latine sera " atchoum ". Et je passerais les trois premiers jours du circuit à chercher des mouchoirs dans les marchés péruviens ( et croyez-moi c'est beaucoup moins répandu que le PQ. )
On atterrit sans encombre. Il est 23h30 à paris mais 16h30 à Lima. Avec une nuit blanche, douze heures de vol sans dormir et 7 heures de décalage horaire, j'ai la tête dans le cul le cul. ( en fait y'a pas d'autre mot ).
Notre journée à nous dure donc 31 heures.
Il fait encore jour mais tout gris lorsque l'avion se pose. Nous filons récupérer nos bagages, les fumeurs en tête ( étrange non ? ). C'est là, plantée devant l'ascenseur à bagages, que je me dis qu'un truc cloche avec moi : je récupère ma valise géante....mais sa poignée amovible est pétée. Littéralement. Tu sais la fameuse poignée que tu peux glisser à loisir pour l'agrandir et faire correctement rouler la valoche ? Ben y'a pu. Avec mon engin de 22,6kg, le moins qu'on puisse dire est que je suis mal mal mal.
Mais on n'a pas le temps de déposer une réclamation. A vrai dire, en 30 minutes, je ne trouve pas un seul personnel Air France dans le coin. Les autres ont eu le temps d'aller faire du change Euros >> Soles mais pas moi. Alors dépitée, je tente de faire rouler ma valise et je pleure d'avoir collé 22,6kg de bordel là-dedans.
Une fois mon bagage pété récupéré et ma frustration ravalée , je sors à toute vitesse pour m'en griller une ou deux.
A l'appel du chef de groupe, je rentre à l'intérieur avec les quelques autres collègues fumeurs qui m'ont rejointe. C'est là que nous découvrons Marco Antonio, notre guide pour les dix jours à venir. Il a 42 ans, mais il en fait 10 de moins. Il parle superbien français, il roule les " r " et les " u " deviennent des " ou " Il nous indique grosso modo où se situe le car, et notre programme pour les heures à venir. Il tient en quelques mots : car, traversée de Lima, hôtel à Miraflores.
Ca va c'est pas trop violent comme programme avec nos XX heures de veille dans le pif. Je suis rassurée. On va pouvoir se reposer un peu. ( quelle naïveté ).
Je crapahute avec ma valise-à-poignée-pétée à travers les parkings de l'aéroport de Lima, derrière le groupe. Naturellement, la moitié des personnes présentes qui découvre la taille impressionnante de ma valoche me dit que c'était interdit d'emmener LaLutine.
Nous attendons ensuite le car. Il finit par arriver quelques minutes plus tard, et c'est soulagé que mon groupe découvre ce que sera notre résidence principale pour les onze jours à venir. Le car est flambant neuf. Ca sent même le cuir simili dedans. ( quelques jours plus tard ça sentira le vomis ).
Les sièges sont confortables, et on a de la place pour nos jambes. Si le groupe est soulagé, c'est que certains ont suivi un circuit en Afrique du Sud quelques années plus tôt, et que leurs postérieurs ( et les essieux pourris du car ) s'en souviennent encore.
Je prends place dans le car et découvre mes premières images du Pérou à travers la vitre. J'écoute à peine le guide ( mea culpa ) car je comate sévère. Mais émerveillée, je regarde le ballet incessant de mini-taxis multicolores : des pots de yaourt qui sont en réalité des scooters aménagés à l'arrière. C'est rigolo.
Le ciel est gris et le soleil décline vite. Marco nous explique qu'au Pérou, le soleil se lève à 6h du matin et se couche vers 18h, invariablement. Et qu'invariablement à Lima ( ou 80% de l'année dirons-nous ), le ciel est gris. Les températures sont toujours agréables et rarement inférieures à 15°C mais il fait gris. Tout le temps. ( je sais pas vous mais moi j'aurais du mal ).
Tandis que la nuit se pointe, nous traversons toujours Lima dans notre car. Il faut dire qu'avec ses 41 arrondissements et son " étalement " urbain impressionnant qui compte presque 9 millions d'habitants, le trajet est long. Nous roulons en bordure du Pacifique et je devine les vagues qui éclatent sur le rivage. Je crois que c'est à ce moment-là que je me suis dit " ca y est, t'y es ma fille. T'es au Pérou !! " ( oui je sais, je peux être longue à la détente.)
L'hôtel San Augustin Exclusive se trouve dans le quartier de Miraflores, un quartier d'affaires très aisé de la ville. Dès l'arrivée, nous entamerons ce qui deviendra ensuite une série de rituels d'arrivée : dépose de nos passeports, récupération de nos clés de chambre pendant que les voituriers sortent nos valises, montée dans nos chambres, déballage des essentiels.
Je redescends ensuite à la réception pour faire du change. Puis je remonte. Après une douche à laquelle j'ai rêvé depuis le matin ( ou le soir )( ou la veille ) ( putain je suis perdue avec ces décalages horaires ! ), je me sens beaucoup plus fraîche. Comme ragaillardie. Il est 20heures lorsque nous redescendons pour notre tout premier dîner péruvien. Déception : ce sera dans l'hôtel-même.
( parenthèse importante : OUI j'avais bien un programme détaillé de notre circuit, avec les endroits où nous déjeunerions, dînerions, coucherions et visiterions. MAIS j'avais décidé que j'allais suivre ce circuit comme une découverte, sans lire en avance ce que nous ferions dans la journée ou le lendemain ).
Si nous dînons à l'hôtel, c'est pour une raison toute simple. Marco ( que nous ne connaissons que depuis quelques heures je rappelle ), nous annonce que nous devons quitter l'hôtel à....4 heures du matin.
Fou rire général.
( Il rigolait pas. )
Devant le nombre de kilomètres que nous devons avaler demain et les différentes visites, nous devons lever le camp à 4 heures et ceci n'est pas une blague. Je vous dis pas la tête qu'on tire avec notre journée de 31 heures + une insomnie. On mange quand même de bon coeur, même si je ne me rappelle absolument pas ce que nous avons dîné ce soir-là ( la faute au manque de sommeil sans doute ) et je peux vous dire qu'après ça, tout le monde a tracé dans sa piaule pour profiter de 4 heures de sommeil.
A ce stade, j'étais déjà dans un état de semi-coma. Mais lorsque j'ai découvert que ma voisine de chambrée n'était pas avare en ronflements, j'ai failli ériger un autel à mes boules Quiès.
Certes, ce premier jour n'est pas le plus intéressant qui soit puisqu'il était consacré aux transports. Cependant je trouvais intéressant de vous poser les bases pour la suite de mon récit !
Alors toujours partants pour découvrir le reste de mon périple péruvien ? 😉
Ai-je bien dormi pour nos visites du lendemain ? Mon postérieur parviendra-t-il à endurer les heures de car ? C'est ce que vous découvrirez dans mon prochain billet. Le suspense est insoutenable.
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