Christ(off) // De Pierre Dudan. Avec Michaël Youn, Lucien Jean-Baptiste et Victoria Bedos.
Pierre Dudan, scénariste de Alibi.com et des deux Babysitting se retrouve ici pour la première fois derrière la caméra. Dans cette comédie potache mais loin de marquer les esprits, j’ai finalement passé un bon moment sans trop m’y attendre. C’est souvent honteux, souvent bas de plafond, mais il y a quelques répliques bien senties qui, sans trop se prendre la tête, passent (bien). L’éclectisme du casting, de Michael Young à Simon Astier, permet justement que chacun apporter sa petite touche. Si dans le registre film religieux parlant de musique j’ai préféré Coexister, celui-ci ne démérite pas vraiment alors que le sujet est traité sans bousculades. Le côté bienveillant est parfois un brin pompeux, notamment à cause de la religion et de l’implication finale de ces personnages, mais sans trop chercher loin, Christ(off) permettra à son spectateur de passer un agréable moment sans trop réfléchir et c’est déjà pas mal. Mais ce n’est pas Michael Youn qui permet au film d’être sympathique, c’est clairement Simon Astier en moine à la voix d’or. Ce dernier apporte un vrai plus, une vraie lumière au film qui change un peu de ce que l’on a pu voir dans le genre en France ces dernières années en rapport avec la religion.
Le Père Marc souhaite récolter des fonds pour construire un hôpital pour enfants en Haïti. Avec son groupe de musique chrétienne, il organise une tournée dans toute la France. A 33 ans, Christophe vit encore chez sa mère. Chanteur raté mais guitariste de talent, il croise le chemin du Père Marc qui le recrute. Condition sine qua non : Chris doit se faire passer pour un membre du clergé ! Planqué sous une soutane, au sein de son groupe d’Apôtres un long chemin de croix commence alors pour Christ(Off)…
Mais si vous avez aimé Coexister, alors Christ(off) est faite pour vous. Il y a moins de répliques efficaces, mais « Amen », le titre phare composé dans une cuisine, se chantonne tout au long du film sans soucis. C’est balourd aussi par moment, mais c’est bienveillant et le but clair du film est de nous faire passer un bon moment sans chercher la réflexion du spectateur. Pierre Dudan de son côté n’apporte malheureusement rien à la mise en scène qui semble tout droit être faite pour les téléfilms du lundi soir sur TF1. Malgré quelques blagues prévisibles et donc une mise en scène pas du tout inspirée, Christ(off) permet au spectateur de s’amuser un dimanche après-midi pluvieux et c’est déjà pas mal. Michael Youn de son côté ne s’en sort pas trop mal non plus même s’il ne brille pas. Il n’est pas là pour incarner la vedette du film ce qui change un peu et permet de ne pas le trouver trop rapidement horripilant. Cependant, comme bien des comédies françaises comme celle-ci, Christ(off) ne laissera pas de souvenir impérissable au cinéma et après-tout tant mieux, ce n’était pas le film de l’année, juste une comédie sans prétentions et rien que pour ça, je lui tire ma révérence.
Note : 4/10. En bref, une comédie sympathique mais pas transcendante qui derrière sa bienveillance permet de passer un bon moment.
Date de sortie : 11 juillet 2018