« Mohammad, ma mère et moi » c’est tout d’abord un geste, celui de Marie-France, la mère de l’auteur, qui décide d’accueillir un migrant afghan chez elle. Une rencontre qui relève plus de la cohabitation que du véritable choc des cultures et qui permet également à l’auteur de dresser le portrait attachant de sa propre famille.
« Mohammad, ma mère et moi » c’est surtout l’histoire de Mohammad, à qui l’auteur donne la parole et dont on découvre l’histoire au fil des pages. De sa naissance en Iran, où ses parents ont fui la guerre avec les Soviétiques, à son arrivée en France, en passant par un retour à Kaboul, où il sert d’interprète à l’armée française, et une fuite au Sri Lanka, Mohammad ne se sentira jamais vraiment chez lui. Etranger dans son propre pays, il deviendra un moins que rien en France, où les centres d’accueil et la rue auront presque raison de lui… jusqu’à cette main tendue de Marie-France.
« Mohammad, ma mère et moi » c’est également un plaidoyer contre Donald Trump, l’auteur ayant refait sa vie de l’autre côté de l’Atlantique, au moment où le rêve américain n’était pas encore piétiné par son dernier président. Le parallèle entre le parcours de l’auteur et celui de Mohammad ne manque d’ailleurs pas d’agrandir le sentiment d’injustice à l’égard du périple de Mohammad: l’un ayant déménagé à Brooklyn par choix afin d’y vivre son rêve américain, l’autre ayant fui pour survivre…
« Mohammad, ma mère et moi » n’est donc pas un énième récit sur l’immigration, mais un regard différent sur les migrants, qui contribue à balayer beaucoup de préjugés… Une belle leçon d’humanité qui invite à plus de tolérance !
Ils en parlent également: Flo & Books, Pretty Books, Mes échappées livresques, Au fil des livres, Lilly & Books, Lectures gourmandes, Emma’s Books, Loeildem, Sophie Bazar, Les lectures d’Amandine
Mohammad, ma mère et moi, Benoît Cohen, Flammarion, 288 p., 19 €.
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